Intégration : le plan de bataille du gouvernement
Les ministres se sont réunis hier soir à Matignon, pour lancer la refonte de la politique d'intégration de la France.
Après le débat sur la loi sur la famille, c’est un deuxième chantier épineux que s’apprête à lancer le gouvernement. Objectif de la feuille de route qui a été discutée en fin d’après-midi à Matignon, l’amélioration de l’intégration des immigrés en France s’annonce complexe. Mais, alors que sa popularité est plus qu’en berne, le gouvernement semble bien décidé à ne pas s’infliger une nouvelle épine dans le pied. Matignon a en effet d’ores et déjà fait savoir qu’il ne sortirait aucune “mesure spectaculaire” des discussions.
Les valeurs républicaines au coeur du projet
La feuille de route n’aurait en effet rien de révolutionnaire. Au programme, des testings en matière de santé pour lutter contre le refus de soins , l’élargissement des concours de la fonction publique à des populations pour lesquelles elle reste généralement méconnue, ou encore la prise en compte de l’apport de l’immigration au sein des programmes d’histoire.
La refonte devrait s’appuyer sur deux volets : l’accueil des “primo-arrivants”, et la lutte contre les discriminations dont souffrent les étrangers installés de longue date, ou descendants d’immigrés.
Réaction de l’opposition
A droite et à l’extrême droite, les craintes quant à un tel projet se font néanmoins sentir. L’ooposition fustige en effet les risques de division au sein de la société auquel s’expose le gouvernement, juste après les âpres débats sur la loi sur la famille.
L’opinion est quant à elle loin d’être acquise à la cause puisque, selon les derniers sondages en date sur les questions d’intégration, 77% des personnes interrogées pensent que “ce sont avant tout les personnes étrangères qui doivent se donner les moyens de s’intégrer“, et 70 % qu’il y a “trop d’étrangers en France“.
Mais l’échec de la politique d’intégration de la France depuis plus de cinquante ans, pousse aujourd’hui le gouvernement à prendre cette question à bras le corps, bien que le traitant avec une certaine prudence.