Intégration de la Turquie dans l’UE : improbable selon Juncker
Pour le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, l'intégration de la Turquie dans l'UE apparaît improbable, estimant ainsi qu'Ankara "n'est pas en situation de pouvoir adhérer sous peu ni d'ailleurs sur une plus longue période".
Si l’intégration de la Turquie au sein de l’Union européenne (UE) fait l’objet de discussions, ces dernières semblent destinées à se conclure par un échec de la proposition. Lundi sur France 2, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a ainsi estimé improbable qu’Ankara rejoigne l’Europe dans l’état actuel des choses.
“Je crois que la Turquie, dans l’état où elle se trouve, n’est pas en situation de pouvoir adhérer sous peu ni d’ailleurs sur une plus longue période”. Et d’ajouter qu’il n’en serait définitivement pas question si la Turquie décidait de réintégrer la peine de mort sur son territoire.
Turquie : le risque d’une adhésion à l’UE compromise
“Si la Turquie demain matin devait réintroduire la peine de mort, nous arrêterions immédiatement les négociations parce qu’un pays qui dispose dans son arsenal législatif de la peine de mort n’a pas sa place au sein de l’Union européenne”.
La semaine passée, le président turc Recep Tayyip Erdoğan avait reproché à l’UE ses préjugés vis-à-vis de la Turquie, et d’avoir évoqué un comportement appelé à perdurer sans remise en question de l’Europe : “Ils ont des préjugés contre la Turquie et ils continueront à agir en fonction de ces préjugés”.
Un prêcheur suspecté d’avoir mené la tentative de coup d’État
Rappelons que dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, des militaires turcs ont tenté de renverser le pouvoir en place, avant que ce coup d’État ne soit finalement avorté. Les autorités ont ensuite procédé à l’interpellation de plus de 6.000 personnes, parmi lesquelles figuraient des officiers.
La Turquie estime que cette tentative de rébellion a causé la mort de 246 civils et blessés plus de 2.000 personnes. Selon Ankara, le putsch avorté pourrait avoir été orchestré par le prêcheur islamique et opposant au pouvoir Fethullah Gülen. Ce dernier, vivant actuellement à Saylorsburg (Pennsylvanie, États-Unis), a depuis nié ces allégations.