Un infarctus sur trois est mal diagnostiqué aux urgences
Selon une étude britannique, un tiers des infarctus est mal diagnostiqué lors de l’arrivée des patients aux urgences. Les femmes sont les plus touchées par ces erreurs.
L’étude des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni) a de quoi faire froid dans le dos. Après une analyse portant sur plus de 600 000 dossiers de patients victimes d’infarctus sur 243 établissements hospitaliers, il ressort qu’un tiers des patients se voit fournir un mauvais diagnostic.
Deux types d’infarctus
Conséquences directes de ces mauvais diagnostics, les patients reçoivent des soins non adaptés à leur pathologie, ce qui augmente le risque de mourir d’un infarctus. Dans l’étude publiée dans la revue scientifique European Heart Journal, les chercheurs rappellent qu’il existe deux formes bien distinctes d’infarctus traitées différemment.
Le STEMI qui provoque une élévation du segment ST, ce qui indique l’obstruction d’une artère du cœur et le NSTEMI qui ne provoque pas ce symptôme. Les infarctus NSTEMI sont les plus fréquents, mais également ceux qui restent les plus difficiles à diagnostiquer. C’est ce diagnostic difficile qui entraîne de mauvaises prises en charge et une surmortalité. Sur les 389 000 patients de l’étude victimes d’un infarctus NSTEMI, environ 114 000 sont morts dans l’année qui a suivi l’attaque. 30% d’entre eux auraient pu être sauvés s’ils avaient reçu le bon traitement, notamment la prise immédiate d’aspirine selon les chercheurs.
Les femmes moins bien diagnostiquées
Autre fait marquant de l’étude, le risque bien plus élevé de mauvais diagnostic chez les femmes. La gent féminine a en effet 40 % de risque en plus d’être mal diagnostiquée par rapport aux hommes. Une différence qui s’explique par des symptômes de différente nature.
Ainsi, si les hommes ressentent le plus souvent une douleur irradiant le bras gauche et le thorax, les femmes de leur côté se plaignent plus de douleurs gastriques et d’essoufflement.