Impuissance : les médicaments dont il faut se méfier
Dans son ouvrage paru en septembre dernier "Les Médicaments en 100 questions", le professeur François Chast soulève la problématique de traitements médicaux pouvant favoriser une impuissance érectile chez les hommes.
Les troubles de l’érection ne répondent pas toujours à une seule et unique cause. Dans son livre Les Médicaments en 100 questions paru en septembre dernier aux éditions Tallendier, le professeur de pharmacie François Chast dresse une conséquente liste de motifs d’impuissance.
Sont ainsi évoqués les facteurs physiologiques (troubles prostatiques, vasculaires ou neurologiques, diabète, hypogonadisme…) et psychologiques (stress, dépression…). Comme le titre de son ouvrage le laissait supposer, le professeur Chast ne manque également pas de cibler certains traitements médicamenteux.
Psychotropes, neuroleptiques, possibles causes d’impuissance
Si leur absorption n’apparaît pas systématiquement dangereuse pour le système érectile, les médicaments suivants sont néanmoins à surveiller dans l’apparition de troubles de l’érection : les psychotropes, incluant les antidépresseurs tricycliques (imipramine – Tofranil, clomipramine – Anafranil), les sérotoninergiques (paroxétine -Deroxat, fluoxétine – Prozac) et le citalopram (Seroplex), de même que les neuroleptiques (Largactil, Haldol, Abilify).
Sont également mentionnés dans la catégorie “à risque” certains médicaments antiandrogènes (Androcur) et la majorité des traitements prescrits pour lutter contre le cancer de la prostate. Le traitement antihypertenseur se veut pour sa part un cas complexe, puisque s’il peut être à l’origine de dysfonctionnements érectiles, le mal qu’il combat, en l’occurrence l’hypertension artérielle, peut lui-même être un facteur d’impuissance.
Le recours au Viagra parfois mortel
Qu’en est-il du Viagra, qui se veut autant un médicament qu’une solution pour remédier aux problèmes d’érection ? Sa consommation se révèle contre-indiquée lorsque le patient suit déjà un traitement contre l’angine de poitrine basé sur un dérivé nitré (Trinitrine, Risordan, Monicor…). Sa prise est aussi défendue en cas de recours à un alpha-bloquant de type Xatral tel qu’utilisé dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. L’hypotension qui peut alors s’observer est susceptible de provoquer la mort.
En cas de doutes, un dialogue de confiance avec son médecin ou son pharmacien est recommandé pour permettre, in fine, de déterminer l’origine des troubles.