Il y a 40 ans, les Khmers rouges mettaient le Cambodge à sang
Il y a 40 ans, les insurgés Khmers rouges entraient la capitale cambodgienne, et sonnaient ainsi le démarrage de l'un des plus importants génocides de l'histoire.
Crimes de masse. Tortures. Génocide. Le régime “Khmer rouge”, instauré au Cambodge par Pol Pot au sortir de la guerre du Viêt-Nam aura conduit à l’extermination de près de 20% de la population cambodgienne, de 1975 à 1979.
Disciples du dirigeant communiste, les Khmers rouges prennent Phnom Penh le 17 avril 1975, après des années de lutte clandestine sur fond de guerre du Viêt-Nam.
Évacuation des villes
Sous le prétexte d’une bombardement américain de la capitale imminent , les Khmers rouge forcent alors les deux millions d’habitants de la ville à abandonner
leurs foyers et à entamer une marche vers les campagnes, initialement pour quelques jours seulement. Le résultat de cette évacuation est désastreux.
Les malades sont sortis de force des hôpitaux pour suivre le reste de la population. Ceux qui refusent d’abandonner leurs maisons sont froidement abattus.10 000 personnes meurent des suites de cette évacuation. Les autres villes du pays seront elles-aussi évacuées dans les jours suivants.
Selon le régime Khmer, l’évacuation des villes avait alors pour objectif de “purifier” les populations marquées par la corruption et la débauche, et également d’éviter d’éventuelles contestations du nouveau régime par la société civile.
Purges et réorganisation de la société
S’en suivront 4 années de régime de terreur dans tout le Cambodge.
Un embryon de gouvernement ne sera mis en place que plusieurs mois après la prise de pouvoir par les nouveaux dirigeants du Cambodge. Mais, dès 1976 , un système de purges visant des catégories sociales données sera échafaudé.
Plus de mille Cambodgiens expatriés, intellectuels et membres de professions libérales, revenus au pays après la révolution, sont considérés comme suspects du fait de leur statut social, et envoyés en camp de travail.
Le régime dit du “Kampuchéa démocratique” cherche à rééduquer l’ensemble de la population pour détruire l’idée de propriété privée et tous les repères culturels rappelant l’ancienne société. En 1976-1977, avec la collectivisation forcée et brutale, l’alimentation de la population dans des cantines communes est définitivement mise en place pour assurer l’égalité des rations.
Le nombre total de victimes du Kampuchéa démocratique reste sujet à débat, les estimations variant entre 740 000 et 2 200 000 morts97, sur une population d’environ 7 890 000 habitants. Massacres, oppression, purges et persécutions raciales (notamment à l’encontre des populations vietnamiennes) participèrent également à l’un des régimes les plus sauvages et dictatoriaux du 20e siècle.