Ibuprofène : des risques pour le foetus dès le début de la grossesse
30% des femmes prendraient de l'ibuprofène pendant la grossesse. Une nouvelle étude pointe les risques sur le système hormonal du testicule.
Des chercheurs de l’INSERM de Rennes, au sein d’un consortium de chercheurs danois et écossais, publient une étude portant sur la prise d‘ibuprofène par les femmes enceintes. En France, on estime à 30% le taux de celles le consommant en automédication.
Or, ce traitement est susceptible de causer des perturbations du système hormonal dans le testicule fœtal.
Ibuprofène : un risque dès le premier trimestre
Si la prise d’ibuprofène pendant la grossesse avait déjà été liée avec la survenue d’effets indésirables chez l’enfant (comme un petit poids à la naissance, ou encore de l’asthme), cette nouvelle étude vient pointer son utilisation dès les 3 premiers mois.
Ici, sa prise est donc également “susceptible d’entraîner des perturbations du système hormonal dans le testicule fœtal humain avec des conséquences éventuelles sur le développement du tractus urogénital masculin”.
La production de testostérone affectée
Les auteurs de l’étude expliquent que “Lorsque les testicules correspondant au premier trimestre de grossesse sont exposés à l’ibuprofène, la production de testostérone diminue fortement. Au cours de la même période (jusqu’à 12 semaines de développement), l’ibuprofène affecte aussi la production d’hormone anti-müllérienne par les cellules de Sertoli. Cette hormone joue un rôle clé dans la masculinisation du tractus génital”.
En revanche, ces effets n’ont pas été observés en ce qui concerne le deuxième trimestre de grossesse. Au Figaro, le Pr Jégou qui a coordonné l’étude insiste : “Le premier message aux femmes qui souffrent pendant la grossesse est de prendre contact avec un professionnel de santé avant de prendre un médicament. Deuxièmement, en cas d’automédication, celle-ci doit être courte et à dose la plus faible possible”.