Hôpital : La fatigue des internes menace la vie des patients
À l’hôpital, les internes ont tendance à être sollicités à outrance. Face à ces conditions de travail difficile, leur fatigue pourrait menacer la vie des patients. Il faut savoir que les heures de repos obligatoires ne sont pas respectées. Une grande enquête a donc été réalisée par l’Isnih.
Les internes ont fait l’objet d’une enquête qui a permis d’observer avec attention les astreintes, le temps de travail, les gardes et bien d’autres critères. Le constat fait par le principal syndicat des internes, l’Isnih est alarmant puisque le repos qualifié de sécurité n’est pas du tout ou très peu respecté. Normalement, onze heures doivent séparer une garde, pourtant, certains internes sont contraints de travailler le lendemain mettant ainsi la vie des patients en danger. En effet, avec la fatigue, les internes peuvent avoir des problèmes de concentration pouvant entraîner des erreurs. Ce phénomène touche majoritairement plusieurs disciplines, la gynécologie-obstétrique ou la chirurgie.
Certains domaines comme la cardiologie sont également visés par ce problème de fatigue lié à des repos non respectés. Le syndicat est donc très inquiet par les résultats proposés par l’enquête. La situation est alarmante dans les Centre Hospitaliers Universitaires (CHU). Cette enquête a interrogé les internes qui ont répondu que les erreurs médicales de prescriptions étaient tout à fait possible. 15% des personnes sondées ont donc proposé un médicament qui ne convenait pas à la situation ou un diagnostic erroné. Certains ont également réalisé un acte opératoire après avoir fait une garde sans respecter les 11 heures de repos obligatoire.
Les internes sont conscients du risque encouru pour les médecins et les patients, mais parfois ils ne peuvent pas respecter les consignes. Le syndicat pointe donc du doigt l’organisation mise en place dans les services. Ces derniers ne définissent pas clairement un planning, cela expliquerait donc la fatigue vécue par les internes. Face à cette situation, l’Isnih voudrait que des sanctions soient proposées non pas envers les internes, mais en direction des médecins qui sont responsables de leurs internes. L’établissement hospitalier a également sa part de responsabilité dans le non-respect de ce repos pourtant obligatoire.
L’un des docteurs estime que cette mesure n’est pas respectée, car « Dans un grand nombre de cas, c’est d’abord un problème de mauvaise organisation dans les services. Il existe aussi des établissements où le problème est lié à un manque de médecin. Mais dans certains endroits, ce sont les chefs de service qui refusent ce droit aux internes. Ils disent qu’à l’époque de leur internat, ils enchaînaient les gardes sans problème et se plaignent que, aujourd’hui, les jeunes ne veuillent plus rien faire… » Pourtant ce discours n’est pas celui d’un jeune interne qui indique « On ne refuse pas le travail. Il m’est déjà arrivé de travailler trois jours de suite, en dormant seulement quatre heures ».