Hong Kong : un éditeur disparu réapparaît à la télévision
L'un des cinq employés d'une maison d'édition de Hong Kong disparus fin 2015 est réapparu en larmes à la télévision chinoise. En dépit de ses explications impliquant sa seule responsabilité, les autorités chinoises sont soupçonnées d'avoir été à l'origine de ces rapts.
Surprise, soulagement mais aussi suspicion. La récente réapparition télévisée de l’un des cinq employés d’une maison d’édition de Hong Kong enlevés en novembre dernier peut ainsi difficilement avoir été perçue d’une seule et unique façon.
L’homme, répondant au nom de Gui Minhai, possède la nationalité suédoise, comme nous le rapportent nos confrères helvètes de 20 Minutes. Il est également copropriétaire de la maison d’édition Mighty Current, connue pour sa parole piquante envers la Chine. L’employé n’était plus rentré chez lui depuis son départ en voyage pour la Thaïlande.
Réapparition surprise à la télévision chinoise : un éditeur assure être revenu pour se livrer à la police
Sur la chaîne officielle chinoise CCTV, Gui Minhai, filmé dans un centre de détention, a déclaré avoir fui la Chine après avoir été reconnu coupable de la mort d’un étudiant dans un accident de voiture. L’éditeur était alors ivre, et aura ensuite écopé d’une peine de deux ans de prison avec sursis. En larmes, il a affirmé être désormais préparé à assumer ses méfaits passés : “J’assume mes responsabilités légales et suis prêt à accepter tout châtiment.”
L’employé demande à la Suède de se tenir à l’écart
On ignore cependant de quelle manière le contact s’est établi entre les autorités chinoises et l’éditeur qui, avant sa réapparition, avait été vu pour la dernière fois en Thaïlande. Et si les ambassadeurs de Chine et de Thaïlande ont été convoqués par la Suède, qui souhaite conduire une enquête sur son ressortissant, ce dernier a demandé à ce que Stockholm se tienne à l’écart de cette affaire : “Bien que j’aie la nationalité suédoise, au fond je me sens profondément chinois. J’espère que les autorités suédoises respecteront mes choix, mes droits et ma vie privée, et me laisseront m’occuper de mes affaires.” Et d’ajouter : “Cela relève de ma responsabilité. Je ne veux que personne ni aucune institution ne s’en mêle ou n’entrave mon retour. Ni de battage médiatique malveillant.” Ces propos n’ont toutefois pas convaincu la fille de Gui Minhai, alors que les Hongkongais suspectent Pékin d’être à l’origine de ces enlèvements.