Hollande Bashing : Casser du sucre sur Hollande est rentable pour les médias
Le Hollande Bashing est utilisé par de nombreux journaux, c’est une méthode efficace pour vendre du papier. Le concept est facile, il suffit de dénigrer le président pour que la Une des hebdos rencontre un réel succès.
Depuis le mois de juillet, le Hollande Bashing fait des ravages. Même les journaux de gauche tentent d’utiliser cette méthode. Elle est rentable comme le montre le nombre de ventes de l’Express. Ce dernier a été écoulé à 95 000 exemplaires contre 75 000 auparavant. Le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert explique « Contre Hollande, c’est un procès en immobilisme qui est instruit aujourd’hui par la presse, y compris par les journaux de gauche ». Il est donc possible de lire dès cette semaine « Hollande, secoue-toi, il y a le feu ! », « Sont-ils nuls ? ». Certaines rédactions réfléchissent longuement pour trouver le bon titre, le journaliste de l’OBS indique que plusieurs possibilités sont envisagées, mais « La rédaction a été très vigilante pour que la direction ne soit pas tentée d’édulcorer le titre ».
Les propos sont assumés, mais majoritairement la critique est souvent mesurée, le directeur du Nouvel Observateur, Laurent Joffrin explique « C’est une formulation provocante, mais dont la réponse se trouve dans le récit. Ils ne sont pas nuls, mais trop lents, les réformes ne vont pas assez vite ». Les journaux utilisent donc des titres aguicheurs, mais parfois le contenu est différent. Est-ce que cette méthode est une tromperie ? Dans tous les cas « Tous les titres qui cassent du sucre sur Hollande vendent mieux que les autres, il y a un effet de contagion ». Certains journaux auraient donc tendance à se ranger derrière un candidat tout en dénigrant l’autre comme le montrent les Unes du journal Le Point proposées par Europe1.
Se moquer de François Hollande est donc rentable. Le Point réussissait à augmenter les ventes en passant de 85 000 exemplaires à 115 000 notamment avec une photo du président qui regardait sa montre (à l’envers). Les Unes anti-Hollande rapportent donc plus d’argent que celles avec les duels des chefs de l’UMP. L’opinion publique suit également la presse puisque le président de la République a perdu 9 points. Pour le Premier ministre, la tendance est similaire avec une perte de 7 points. Il y a deux mois, 56% des Français étaient satisfaits de son action, aujourd’hui, ils sont 47 %.
Face à ces statistiques, il est donc possible de se demander est-ce que la presse influence l’opinion des Français ou est-ce l’inverse ?