Hélène Carrère d’Encausse : la réforme de l’orthographe n’est pas du fait de l’Académie française
Le secrétaire perpétuel de l'Académie française Hélène Carrère d'Encausse assure que la réforme de l'orthographe tant discutée ces derniers jours n'a pas été décidée par l'institution.
À la rentrée prochaine, l’orthographe se trouvera allégée de certains accents circonflexes en plus d’instaurer une nouvelle graphie pour quelque 2.400 mots. Une réforme décidée en 1990 mais qui n’avait, jusqu’en cette année 2016, pas été appliquée. Lors de l’annonce, en début de mois, de sa future mise en place effective, des voix s’étaient élevées pour dénoncer ce choix surprenant de l’Académie française.
Sauf qu’à en croire le secrétaire perpétuel de l’Académie française Hélène Carrère d’Encausse, l’institution n’a joué aucun rôle dans cette décision. Auprès de nos confrères du Figaro, l’historienne apparaît ainsi surprise que l’Académie française ait été la cible de violentes attaques sur ce sujet.
Réforme de l’orthographe : l’historienne Carrère d’Encausse ne comprend pas son “exhumation”
“Je n’ai pas compris les raisons qui expliquent l’exhumation d’une réforme de l’orthographe élaborée il y a un quart de siècle et où l’Académie française n’a eu aucune part, à l’inverse de ce que l’on a voulu faire croire. Je rappelle qu’à l’époque on réfléchissait à l’idée de simplifier l’apprentissage de l’orthographe par les élèves.”
Un système éducatif à revoir totalement pour le secrétaire perpétuel de l’Académie française
Et Mme Carrère d’Encausse de poursuivre en indiquant que “la position de l’Académie n’a jamais varié sur ce point : une opposition à toute réforme de l’orthographe, mais un accord conditionnel sur un nombre réduit de simplifications qui ne soient pas imposées par voie autoritaire et qui soient soumises à l’épreuve du temps”. Tout en rappelant que la langue “est une part essentielle de notre identité”. Le secrétaire perpétuel de l’institution ajoute que, dans le cadre de la réforme de 1990, l’Académie française s’était prononcée en faveur de “principes généraux – un nombre limité de rectifications d’incohérences ou d’anomalies graphiques -, mais non sur le projet lui-même dont le texte était en cours d’élaboration”. Hélène Carrère d’Encausse estime enfin qu’“en 2016, nous sommes devant une situation radicalement différente”, avec “un élève sur cinq [qui] quitte l’école sans savoir lire”. Pour elle, “le problème n’est donc plus d’offrir des facilités aux élèves, de conserver ou non l’accent circonflexe, mais de revoir totalement notre système éducatif”.