Haute-Garonne : Parce qu’elle est sourde, on lui interdit d’enseigner
Après avoir obtenu son diplôme et une affectation dans un lycée, Janick Leclair n’a pas reçu l’autorisation du médecin du rectorat pour enseigner.
Janick Leclair était en train de toucher son rêve du doigt et pourtant, elle voit tout s’effondrer autour d’elle à cause d’une simple décision médicale. Alors qu’elle a toujours voulu devenir prof de français et qu’elle venait d’être affectée dans un établissement, la médecine du rectorat l’a déclaré inapte à exercer à cause de sa surdité.
La vocation de l’enseignement
Ce sont nos confrères de France Bleu Toulouse qui racontent la situation ubuesque à laquelle est confronté Janick. Sourde depuis l’âge de 5 ans à la suite d’une méningite, Janick, aujourd’hui âgé de 38 ans, a toujours rêvé d’enseigner le français. Une vocation qui lui vient de sa passion des livres née à cause de cette surdité.
#Toulouse : diplômée du Capes mais sourde, Janick Leclair se bat pour enseigner, via @Bleu_Toulouse https://t.co/e4E9DVLYgn
— France Bleu Toulouse (@Bleu_Toulouse) February 20, 2017
En 2015, Janick obtient son Capes de lettres modernes et est par la suite affectée à un lycée de Haute-Garonne pour la rentrée 2016. Le rêve est à portée de main, mais malheureusement, le médecin de prévention du rectorat l’informe qu’il l’a déclarée inapte pour exercer la fonction d’enseignant.
Une législation inadaptée
Sans cet aval du médecin, point de salut pour Janick qui ne pourra pas exercer une profession pour laquelle elle est pourtant préparée. Pour elle, les préjugés mais surtout un cadre juridique inexistant pour les professeurs sourds sont responsables de sa situation.
Si les professeurs non-voyants bénéficient d’une reconnaissance de leur handicap, ce n’est pas le cas pour les professeurs sourds, car il n’est défini nulle part un seuil de surdité au-delà duquel il n’est pas possible d’enseigner.
Depuis, Janick va chercher de l’aide là ou elle peut. Après s’être rapprochée d’association et avoir obtenu le soutien du délégué interministériel au handicap, son cas est désormais entre les mains du rectorat de Toulouse. Janick doit désormais obtenir l’aval du comité médical départemental pour avoir enfin le droit d’enseigner. Deux experts vont examiner son cas et leur décision sera connue au début du mois de mars.