L’Hadopi dénonce une “asphyxie budgétaire”
Temps difficiles pour l'Hadopi, que François Hollande a failli supprimer, et dont la présidente souhaiterait une hausse de budget.
La Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a présenté son rapport annuel ce jour. La présidente de l’autorité anti-piratage Marie-Françoise Marais, en a profité pour dénoncer l’“asphyxie budgétaire” dont elle estime faire l’objet : “Entre 2011 et 2014, notre subvention a été divisée par deux, pendant que le budget de la Culture augmente”.
Alors qu’elle demande 7,5 millions d’euros, le gouvernement a prévu de lui en accorder 6 millions. Un “trompe-l’oeil”, déplore-t-elle, puisque d’autres ressources ont été selon elles coupées. “Entre 2011 et 2014, notre subvention a été divisée par deux, pendant que le budget de la Culture augmente”, tonne-t-elle, rappelant à ses détracteurs que la loi reste en cours, il faut la respecter. Et lui donner les moyens de la faire appliquer.
Hadopi à deux doigts de disparaître en 2013
L’an dernier, l’Hadopi avait déjà eu des sueurs froides, alors qu’Aurélie Filippetti voulait déléguer ses compétences au Conseil supérieur de l’audiovisuel. Un projet resté lettre morte, surtout depuis que la nouvelle ministre de la Culture Fleur Pellerin a déclaré que l’institution pourrait aider à constituer des “listes noires” de sites illégaux.
Depuis sa création en 2010 sous Nicolas Sarkozy, Hadopi est l’instrument de la réponse graduée au piratage des oeuvres sur Internet. Voici son bilan chiffré sur cette période : 3,7 millions de courriels envoyés, puis 300.000 courriers recommandés, suivis de 159 dossiers transmis dans les services du procureur de la République, conduisant à 19 condamnations. Un chiffre mineur qui traduit selon Marie-François Marais l’efficacité “pédagogique” de l’Autorité.