Guinée : un mort dans des contestations du calendrier électoral
Un homme a trouvé la mort jeudi dans des heurts avec les forces de l'ordre guinéennes, déployées pour empêcher des manifestations contre le calendrier électoral.
L’opposition guinéenne avait prévu d’organiser jeudi dans tout le pays, des manifestations destinées à contester le calendrier électoral.
Des forces de l’ordre avaient ainsi été déployées massivement, afin d’empêcher les manifestants de protester.
La sévère répression de ce mouvement de contestation a entraîné la mort d’un manifestant à Labé, fief du chef de file de l’opposition, l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, dans le centre-nord du pays, selon une source hospitalière et des témoins. L’homme a été tué à coups de matraque.
Le corps a été conduit par les manifestants aux cris de “Allahou akbar” (Dieu est le plus grand) et “Mort aux dictateurs”, à la morgue de l’hôpital régional de Labé, où régnait une forte tension.
On dénombre également plusieurs blessés.
Les élections communales en cause
Selon le calendrier électoral fixé par la commission électorale indépendante, la présidentielle doit avoir lieu en octobre, tandis que le scrutin communal se déroulera en mars 2016.
L’opposition, qui soupçonne le pouvoir de vouloir utiliser les exécutifs communaux provisoires désignés par le président en exercice, Alpha Condé (faute de scrutin à cet échelon depuis 2005) pour influer, y compris par la fraude, sur la présidentielle.
Elle réclame ainsi que ces communales puissent être avancées, afin de lever tout soupçon et d’espérer un déroulement libre, transparent et démocratique de l’élection suprême.
Alpha Condé ne fléchira pas
Après une entrevue avec son homologue français François Hollande mercredi, Alpha Condé a réaffirmer sa volonté de ne pas modifier le calendrier électoral.
Dans un entretien accordé au Monde Afrique, le président guinéen s’en est d’ailleurs justifié, invoquant plusieurs motifs : selon lui, les maires et mairies ne peuvent avoir aucune influence sur la présidentielle, la Constitution empêche un report du scrutin suprême, et, enfin, l’épidémie d’Ebola qui secoue la Guinée depuis un an limite cruellement les moyens des dirigeants.
Alpha Condé a également accusé l’opposition de vouloir semer le chaos dans le pays qui ouvrirait la porte à un nouveau coup d’Etat militaire, auquel la Guinée est trop habituée.