Guinée : une équipe de sensibilisation contre Ebola massacrée par des villageois
Huit personnes venues sensibiliser des villageois à propos d'Ebola ont été tuées mardi, à coups de pierres et de couteau.
Parmi les corps identifiés, figurent le premier responsable préfectoral de la santé, le directeur d’un hôpital, le sous-préfet de la localité et un pasteur, ainsi que des journalistes. Alors que ces personnes participaient à une campagne de sensibilisation contre le virus Ebola, les villageois s’en sont pris à elles, les accusant de propager de fausses nouvelles et d’être les vecteurs du virus.
Selon les premières informations, les membres de la délégation auraient été attaqués à coups de pierres et de couteau, trois d’entre eux ayant même été égorgés.
Le porte-parole du gouvernement guinéen a confirmé que, dès le début de cette mission, l’équipe avait pu constater une lourde hostilité à son égard de la part des villageois. Accusée de faire la propagande des Blancs, la délégation compte néanmoins des survivants, qui ont réussi à s’enfuir.
Prévention complexe
En Guinée comme dans tous les pays touchés, la prévention autour du virus est complexe, les messages étant accueillis dans la panique, et les populations ne sachant pas forcément à qui se fier.
La propagation extrêmement rapide de l’épidémie, le manque de centres de soins et autres prises en charge de nombreux malades dans les pays les plus touchés, ainsi que l’absence de traitement contre le virus, entraînant seulement 50% de chances de survie après contamination, occasionnent très souvent la terreur dans les villages, ainsi que la résurgence de certaines croyances et rancœurs.
Depuis le début de l’année, l’épidémie d’Ebola a fait 2461 morts sur 4985 cas recensés principalement au Liberia, en Sierra Leone et Guinée, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé.