Grenoble : jugé après le meurtre d’un étudiant par son patient schizophrène
Depuis mardi, un psychiatre et le centre psychiatrique de Grenoble comparaissent devant la justice pour le meurtre, en 2008, d'un étudiant par un patient qui s'était échappé de l'établissement.
C’est en ce mardi que s’ouvre, au tribunal correctionnel de Grenoble, le procès d’un psychiatre pour des faits remontant à 2008. Cette année, un étudiant de 26 ans trouve la mort après avoir été poignardé par un homme, schizophrène, échappé du centre psychiatrique de Grenoble.
Comme rapporté par nos confrères de Pourquoi Docteur ?, le drame s’est produit à une dizaine de kilomètres du parc de l’hôpital où le patient était autorisé à évoluer sans surveillance. Il lui était cependant défendu de quitter l’enceinte de l’établissement hospitalier.
Meurtre par un schizophrène : un psychiatre devant la justice
Ce n’est que trois an plus tard que cet homme est jugé et déclaré pénalement irresponsable de son acte. Il a ensuite été placé en placé en unité pour malades difficiles. Aujourd’hui âgé de 56 ans, ce patient est un habitué des environnements médicaux puisqu’il est hospitalisé depuis la fin des années 70 pour des hallucinations et des pulsions meurtrières.
Le dossier n’était cependant pas refermé car demeurait en suspens la question de la responsabilité du centre psychiatrique et de l’équipe médicale dans ce meurtre. Le psychiatre qui avait l’agresseur comme patient risque désormais jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour homicide involontaire, mais à en croire l’avocat de la famille de la victime, “ça n’ira pas au-delà du sursis”.
La famille de la victime dit ne pas avoir “de haine”
La famille du défunt affiche quant à elle sa détermination pour faire jurisprudence de la tragédie subie : “On n’a pas de haine; on ne souhaite de la prison à personne mais on se bat pour que ça ne recommence plus”. De son côté, l’avocat du psychiatre, qui n’exerce aujourd’hui plus, a déploré l’intention de la famille de “marquer au fer rouge un médecin”. Et le magistrat d’ajouter qu’il compatit “à leur douleur, évidemment, mais la réparation ne peut venir que d’un juge administratif”.