Grèce : les militaires à la rescousse pour gérer le flux de réfugiés
Face aux critiques européennes qui menacent d'isoler la Grèce et ses migrants, la gestion du flux de migrants a été confiée aux militaires. Le ministère de la défense a promis la création de centres d'enregistrement dans les prochains jours.
La Grèce fait face à un afflux constant et important de réfugiés. Alors que plusieurs pays ont fermé leurs frontières à certaines nationalités, que l’Europe modifie ses conditions d’accès et fustige la gestion du flux de migrants par la Grèce, le gouvernement a fait appel à l’armée pour gérer la crise des réfugiés. Une solution radicale optée en réponse aux pressions européennes. Une tâche qui s’annonce cependant difficile face aux réactions hostiles d’une partie de la population grecque.
5 centres d’enregistrement promis pour le 15 février
Le ministère grec de la défense a promis l’installation de 5 nouveaux “hotspots” (centres d’enregistrement des réfugiés). Panos Kammenos, le ministre grec de la défense, accompagné du responsable au Haut Commissariat pour les Réfugiés de l’ONU, en visite sur l’île de Lesbos, principale porte d’accès des migrants, s’y est engagé.
L’installation de ces centres d’enregistrement ne cessait de prendre du retard. Face aux menaces de la commission européenne, le gouvernement grec a donc pris la décision de confier cette tâche aux militaires. L’Europe menaçait effectivement de rétablir les contrôles aux frontières et d’isoler la Grèce.
Un flux de migrants qui ne tarit pas
Malgré le fait que plusieurs pays, notamment dans les Balkans (principale route d’accès des migrants depuis la Grèce vers l’Europe de l’ouest), ont mis en place des restrictions sévères de contrôle des migrants et les conditions hivernales, le flux de migrants arrivant en Grèce ne faiblit pas.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations, 62.000 migrants en provenance de Turquie ont atteint les côtes grecques depuis le début de l’année. Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur français, est par ailleurs attendu aujourd’hui pour une visite de 3 jours en Grèce et en Turquie où il fera le point sur la situation des migrants et évoquera l’accueil et le contrôle des demandeurs d’asile.