Grèce : les agriculteurs en colère manifestent violemment
Hier, ce sont des milliers d'agriculteurs grecs qui ont manifesté contre la réforme des retraites. La manifestation a rapidement tourné en incident puis en affrontement avec les forces de l'ordre.
La réforme des retraites ne passe vraiment pas, surtout auprès des agriculteurs, premiers lésés par cette réforme. Déjà frappée par une austérité d’une rare violence, la Grèce a dû accepter une sévère réforme des retraites exigée par les créanciers d’Athènes. Déjà dans une situation souvent très délicate, les agriculteurs grecs devraient, dans le cadre de cette réforme, payer des cotisations sociales drastiquement revues à la hausse et voient certains des avantages que leur statut leur offrait disparaitre. Une réforme qui apparait comme intolérable pour un grand nombre d’agriculteurs. Ils accusent par ailleurs les intermédiaires d’acheter à très bas prix leurs produits et les revendre 5 à 6 fois plus cher sur les marchés ou dans les grandes surfaces.
10.000 manifestants contre une réforme insupportable
La manifestation a débuté par l’arrivée par ferry en provenance de Crète d’environ 2.000 agriculteurs. Ils se sont rapidement rendus devant le ministère de l’agriculture. Laissant exploser leur colère, différents incidents ont alors été répertoriés. Très remontés, les agriculteurs ont brisé les vitres du ministère, mis le feu à des poubelles et copieusement bombardé les forces de l’ordre avec des tomates et différents projectiles.
Une dizaine de policiers a été blessé et les forces de l’ordre ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Evangelos Apostolou, le ministre grec de l’agriculture a indiqué que : “Le premier étage (du ministère) a été endommagé, c’est une chance que le personnel n’ait pas été blessé“.
Les agriculteurs sont décidés à continuer les actions
Plus tard dans l’après-midi, les agriculteurs ont été rejoins par des syndicalistes face au parlement grec. Bien décidés à continuer le mouvement, plusieurs centaines ont amené des tentes afin de s’installer devant les institutions d’Athènes et se faire entendre.
Les premières actions des agriculteurs contre cette réforme remontent à la mi-janvier par des blocages de routes. Le gouvernement restant sourd à leurs demandes, ils sont donc venus massivement à la capitale et menacent désormais de bloquer les ports et les aéroports.