Google + dépasse les 60 millions d’inscrits sans chercher à devenir un Facebook killer
Le réseau social Google + viendrait de franchir le seuil des 62 millions d'inscrits et compterait 625 000 nouveaux utilisateurs par jour selon le statisticien non-officiel Paul Allen.
Paul Allen va jusqu’à prévoir le dépassement du seuil de 400 000 millions d’inscrits à l’horizon fin 2012 au regard de la progression enregistrée. Cependant bon nombre d’analystes soulignent que cette progression en surface du nombre d’inscrits ne doit pas éluder la problématique de leur participation. Si les inscriptions se multiplient, les utilisateurs vont-ils pour autant délaisser d’autres réseaux sociaux, comme Facebook pour ne pas le citer, en faveur de Google + ?
La stratégie de Google consiste principalement à lier ses services entre eux par un maillage serré associant entre autres le compte mail des utilisateurs (Gmail), à leur agenda (Google Agenda), leur compte YouTube, leur service de bureautique (Google Doc), de réseautage (Google +), répertoire téléphonique (synchronisation sous Android), navigateur web (Chrome) etc. L’éventail de services proposés par Google, qui s’étoffe à mesure que la firme fait l’acquisition de brevets par dizaines de milliers au cours d’une année, a tendance à ventiler un maximum d’interopérabilité entre ses produits.
Plus particulièrement, en ce qui concerne la recherche en ligne, il est indéniable que Google tend à la rendre de plus en plus sociale. Le bouton +1 qui a été incorporé dans les résultats du moteur de recherche replace l’humain au cœur de l’algorithme. Si vos amis recommandent un résultat, vous en serez directement informé à l’écran et vos résultats seront affinés par une personnalisation du classement des sites. Cette nouvelle dimension du référencement est devenue non seulement universelle par l’incorporation de médias mais implique à présent que les résultats soient personnalisés et progressivement influencés par les recommandations de vos cercles. De même, la page d’accueil de YouTube, remodelé le mois dernier, privilégie à présent l’affichage de vidéos partagées par les contacts Google + du visiteur.
Bradley Horowitz, l’un des chefs de projet Google +, défendait le mois dernier son réseau social auprès de la BBC contre les faites parts de décès anticipés en déclarant : “Google + est un élément fondamental pour l’identité, la relation, d’intérêt pour nous lions à Google“. Dans cette perspective, il n’est qu’un des nombreux outils qui articule la nébuleuse de Google.
Il renforce son propos en ajoutant : “notre job consiste à s’informer des affinités et intérêts d’une personnes de telle sorte que nous puissions utiliser ces données dans son intérêt en les soumettant à sa discrétion. Dire que Google + va mourir est une méconnaissance absolue de ce que nous faisons. Nous n’avons même pas encore commencé.”
Cette stratégie explique l’importance des chiffres avancées qui doivent être nuancés par rapport à un autre poids lourd du secteur social media : Facebook. Certes nous pouvons sérieusement douter que Google +parvienne à rencontrer un succès populaire équivalent à ce qu’a atteint la société de Mark Zuckerberg. Cependant la logique de Google reste avant tout de collecter un maximum de renseignements sur ses utilisateurs, non pas a priori dans l’idée de les revendre comme le fait son concurrent, mais bel et bien d‘affiner ses résultats de moteur de recherche et gagner leur fidélité en les plaçant au centre d’un maillage de services renforcé.