Goodyear Amiens : les deux cadres toujours séquestrés
Depuis lundi matin, deux dirigeants de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord sont toujours retenus par des salariés.
Alors que l’unité de production de Goodyear située à Amiens est sur le point de fermer, deux cadres sont toujours retenus ce mardi par des salariés et la CGT, syndicat majoritaire.
Le 31 janvier 2013, la direction de Goodyear avait annoncé la fermeture de ce site qui emploie 1173 salariés. Malgré les recours en justice du syndicat CGT entre autres, l’usine est toujours sous la menace d’une fermeture. La CGT accuse “le gouvernement Hollande d’une injustice sociale pour plus de 1 100 familles directement concernées par une fermeture honteuse dans un groupe qui réalise des profits colossaux.”
Une réunion était prévue ce matin à la Préfecture avec l’Inspection du Travail, les salariés et la direction. Mais cette dernière dénonce la radicalisation du conflit, et refuse d’entrer à la table des négociations tant que le directeur des ressources humaines et le directeur de production seront retenus. Le syndicat demande quant à lui des primes de licenciement “qui soient au minimum sur les bases du PDV” (plan de départs volontaires abandonné en 2012, NDLR).
Le Président du groupe Titan ne mâche pas ses mots
L’américain Maurice Taylor, le Président du groupe Titan était à un moment sur les rangs pour reprendre l’usine. Mais ce matin, cet habitué des déclarations fracassantes ne faisait pas dans la demi-mesure pour qualifier la séquestration des deux cadres dirigeants : “C’est vraiment stupide. Aux Etats-Unis, c’est du kidnapping. S’ils faisaient ça là-bas, ils iraient en prison. Pourquoi ne vont-ils pas (…) faire un hold-up dans une série de banques françaises ? Ainsi, ils pourraient racheter Goodyear (…) Ils sont fous.”