Gerhard Richter au centre Pompidou jusqu’au 24 septembre
L'allemand Gerhard Richter, l'un des artistes vivants les plus côtés, investit le centre Pompidou à Paris jusqu'au 24 septembre prochain.
L’homme âgé de 80 ans n’avait plus eu d’exposition aussi importante en France depuis 1993. Les visiteurs pourront aller y découvrir 150 peintures et sculptures de verre et de fer, des oeuvres issues de plusieurs décennies qui retraceront les différentes étapes de la vie artistique de Gerhard Richter. Des oeuvres prisées par les collectionneurs et qui explosent des records lors de ventes aux enchères. En novembre dernier à l’occasion d’une vente chez Sotheby’s à New York, une toile abstraite s’est vendue à 21 millions de dollars.
L’artiste est né en Dresde le 9 février 1932, il débute sa carrière en RDA avant de passer en Allemagne de l’Ouest en 1961 où il s’installera à Düsseldorf avec sa première épouse Ema. De l’époque de sa vie sous le régime communiste il n’a gardé que très peu d’oeuvres, il a pratiquement tout détruit hormis quelques dessins sur papier.
Richter se fait connaitre en Europe en 1960 avec ses célèbres “photos-peintures”, l’homme étant un amoureux de la photographie. Ces tableaux sont peints à partir de photographies qu’il prend lui-même ou choisies dans la presse. La photo sélectionnée est alors agrandie, puis recopiée avant d’être frottée avec une brosse humide pour créer un flou (par exemple Ema 1966).
Dans les années 1970, il se concentre davantage sur les toiles abstraites, ses toiles ne véhiculent aucun message et sont composées pendant un temps de monochromes de gris. Par la suite, ce sont au contraire les couleurs éclatantes, les éclaboussures, les traits marqués qui sont privilégiés. Dans le même temps il réalise “Crâne” et “Bougie”, une version de cette dernière s’est vendue 16,48 millions de dollars chez Christie’s à Londres en octobre dernier.
La fin des années 80 est marquée par la série “18 octobre 1977” des oeuvres dédiées à la mort en prison des leaders de la Fraction Armée Rouge, mais aussi par le portrait de sa fille “Betty”. Dans les années 90, Richter travaille sur des toiles abstraites en utilisant une planche de bois et un racloir métallique, ce qui lui permet de réaliser des effets de matières particuliers. Il réalisera aussi à cette époque quelques portraits de ses proches.
Enfin dans les années 2000, il reprend son travail à partir de verre et notamment sur des panneaux verticaux. Gerhard Richter commence également la série “Strip”, il s’agit de grands tirages numériques qui partent d’un élément d’une de ses toiles abstraites.