Genève II : retour sur une semaine de négociations entre belligérants syriens
Le premier round de négociations entre belligérants syriens s’achève ce vendredi à Montreux, sans qu’une réelle avancée ne puisse être notée
La Conférence Genève II achèvera sa première partie ce soir, alors qu’aucune issue au conflit syrien ne semble se dessiner.
Chacune des deux parties en présence campe sur ses positions : alors que les représentants de l’opposition syrienne, reconnue par plusieurs Etats dont la France, demandent le départ de Bachar Al Assad, et souhaitent avant tout se concentrer sur la mise en place d’une autorité gouvernementale de transition, les représentants du régime, eux, estiment comme prioritaire l’arrêt des violences et la lutte contre le terrorisme en Syrie.
Le camp présidentiel considère la rébellion, depuis le début du conflit il y a trois ans, comme une tentative de renversement du régime par des terroristes.
La lutte contre le terrorisme dans l’impasse
Jeudi, la journée était consacrée à la recherche d’un accord sur la conduite à tenir face au terrorisme en Syrie. Les débats se sont avérés stériles, les deux interlocuteurs restants une fois de plus sur leurs positions. La présence de groupes de jihadistes au sein des combattants de l’opposition complique en effet grandement les débats.
Parallèlement à la question politique, le dossier humanitaire n’a pas avancé non plus, alors qu’un convoi de l’ONU est toujours bloqué à Damas, dans l’attente du feu vert des autorités pour pouvoir être acheminé jusqu’aux quartiers assiégés de Homs, troisième ville du pays.
Suite des négociations
Lakhdar Brahimi, diplomate algérien médiateur de l’ONU dans le dossier syrien et meneur des débats à Genève, a admis que les avancées lors de cette semaine se sont avérées relativement minimes. Il espère néanmoins que la deuxième session de débats sera « plus structurée et plus productive que la première. » Il relativise également ce qui apparaît comme un statut quo, rappelant que le simple fait que les deux parties en présence aient accepté de s’asseoir à la même table est en lui-même une avancée.
Le second round des négociations pourrait démarrer dans la deuxième semaine de février. D’ici là, le chef de la Coalition de l’opposition syrienne est attendu le 4 février à Moscou, alliée du régime syrien. Il s’agira de la première visite officielle de l’opposition en Russie, qui se fera sur invitation russe.
En trois ans, le conflit syrien a déjà plus de 130 000 morts.