Gazole : vers un prix du litre à 1,80 euro en 2030 ?
Le président de l'Union française des industries pétrolières lance un "avertissement" au gouvernement : selon lui, à l'horizon 2030, le prix du litre de gazole pourrait avoisiner les 2 euros si les taxes continuent de s'accumuler.
Vendredi, le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip) était l’invité de BFM Business. Francis Duseux a tenu à adresser un “avertissement” au gouvernement, au sujet du gazole.
Car selon lui, le carburant pourrait, dans le cas où la fiscalité qui pèse sur lui continuait dans ce sens, voir son prix au litre grimper “assez rapidement à 80-90 centimes”, soit environ 1,80 euro d’ici à 15 ans.
Gazole : 3 raisons pour une flambée du prix
Pourquoi une telle hausse ? Mr Duseux expose 3 raisons. D’abord, il y a “la trajectoire carbone votée dans la dernière loi de Finances” qui va selon lui, entraîner “une taxe carbone à 100 euros la tonne, soit une augmentation de 35 centimes par litre pour le gazole, sachant que 14 centimes ont déjà été votés”.
Ensuite, le rattrapage entre la taxation de l’essence et du gazole qui conduira ce dernier à réduire l’écart de 20 centimes qui existe en ce moment. Enfin, le cours du pétrole devrait repartir à la hausse : “Nous sommes convaincus que toutes les conditions sont réunies pour que le pétrole remonte. Les investissements ont été coupés de 200 milliards en deux ans, ce qui veut dire que des projets ont été abandonnés. On risque de se retrouver à l’horizon 2020 avec une offre inférieure à la demande qui, elle, continue d’augmenter”, explique-t-il précisément.
La crainte d’une compétitivité impactée
Une telle hausse pourrait nuire à “la compétitivité des entreprises et au pouvoir d’achat des Français”, avait-il déclaré la veille de son intervention à l’occasion d’une conférence de presse.
Quant aux énergies renouvelables, qui seront à l’avenir encore plus financées, elles n’aideront pas à alléger cette prévision : “Cela devient tellement dur que le gouvernement est en train de réfléchir à l’extension de la CSPE (contribution au service public de l’électricité, ndlr) au carburant”.