Gambie : le mariage des enfants désormais prohibé
La président de la Gambie Yahya Jammeh a décrété mercredi la fin du mariage des enfants au sein de son pays. En fin d'année dernière, il y avait interdit la pratique de l'excision.
Alors que jusqu’ici, le mariage des enfants était autorisé par la loi en Gambie, ces unions y sont maintenant défendues. C’est ce qu’a ainsi décrété mercredi le président gambien Yahya Jammeh, à la tête du pays depuis bientôt 22 ans.
À l’occasion d’une audience accordée à des dignitaires musulmans, l’exécutif de 51 ans a déclaré qu’“à compter d’aujourd’hui, 6 juillet, le mariage des enfants est illégal et est interdit en Gambie”. Dans des propos repris par nos confrères du Monde, M. Jammeh a expliqué que désormais, “quiconque épouse une fille n’ayant pas atteint l’âge de 18 ans fera 20 ans de prison. Les parents de la fille feront 21 ans de prison et toute personne ayant connaissance de ce mariage et ne l’ayant pas signalé aux autorités feront 10 ans de prison. L’imam et tous ceux qui dirigeront la cérémonie de mariage seront également envoyés en prison”.
Mariage des enfants en Gambie : de la prison pour les contrevenants
On notera que son interdiction ne semble ici pas viser les garçons mineurs. Le décret du président gambien concerne de même le mariage forcé, lui aussi passible de prison et ce même si l’un ou l’autre des époux a atteint l’âge adulte : “à 40 ans, c’est illégal. Quiconque sera découvert en train de forcer son enfant à épouser une autre personne sera emprisonné”.
Étant donné que le caractère illégal du mariage forcé n’est pas inscrit dans la Constitution gambienne, Yahya Jammeh a requis des députés qu’une loi allant dans ce sens soit votée avant le 21 juillet, soit un jour avant le 22e anniversaire de son accession au trône.
L’excision aussi interdite depuis fin 2015
Après avoir observé que l’excision n’était pas une pratique dictée par le coran, le président gambien avait décrété fin novembre son interdiction. Le mois suivant, le Parlement aura validé une loi stipulant une peine de trois ans d’emprisonnement et 1.300 dollars dollars à quiconque aura été jugé coupable de mutilations génitales sur des femmes.