Front National : depuis le congrès de Lyon, à quoi ressemble-t-il ?
Si l'élection Marine Le Pen à la tête du FN ne laissait place à aucun suspense, le vote du Comité central est riche en enseignements.
Réélue ce weekend à la tête du Front National avec 100% des suffrages exprimés (17 bulletins blancs ont été comptabilisés), Marine Le Pen n’a en rien créé la surprise dimanche, étant la seule candidate à sa succession.
Lors de son discours de clôture dimanche, la chef de file de l’extrême-droite française s’est placée d’emblée sur l’horizon 2017 : “Il n’y a de doute pour personne : nous serons au second tour de l’élection présidentielle. Le FN est au cœur de la vie politique, car elle bat à son rythme”. Si les thèmes chers à Marine Le Pen ont été égrenés, c’est surtout la composition du nouveau Comité du central qui attirait les regards.
Comité central du FN : Marion Maréchal-Le Pen dame le pion à Florian Philippot
Car qui sont les cadres du nouveau Front National ? Sur le ring de la popularité, les militants ont préféré voir Marion Maréchal-Le Pen sortir vainqueur. Florian Phillipot, vice-président sortant, n’est arrivé que 4ème. Néanmoins, la jeune députée du Vaucluse refuse la vice-présidence, estimant ne pas en avoir “la légitimité”.
En 2ème position, Louis Aliot, celui qui partage la vie de Marin, vient ajouter un membre du cercle Le Pen aux cadres. Complétant le tiercé, Steeve Briois, maire de Hénin-Beaumont, retrouve son poste de secrétaire général du parti. Un responsable du Front confie, au sujet de ce dernier : “Beaucoup de militants reconnaissent qu’il a du talent mais ne voulaient pas qu’il ait le monopole dans l’entourage de Marine Le Pen. Il n’est pas assez investi dans la structure”.
Un nouveau bureau politique très modifié
Il y en a un, tout particulièrement, qui a fait les frais de cette lame de fond très lepéniste, c’est Bruno Gollnisch ainsi que son entourage. Ils passent de d’une dizaine à 4, marquant ainsi la volonté de “lissage” et de respectabilité des visages des cadres du Front. Fabien Engelmann, maire d’Hayange, est également écarté.
Qui grime alors dans la hiérarchie frontiste ? Aymeric Chauprade, conseiller aux affaires internationales, ou encore le sénateur-maire de Fréjus David Rachline. Gaëtan Dussausaye, nouveau patron du Front National de la Jeunesse, résume en une phrase les nouvelles intentions du FN : “Le Congrès de Tours marquait le début de la dédiabolisation, celui de Lyon celui de la professionnalisation”.