François Hollande ou l’anti-Sarkozy
Depuis les présidentielles, François Hollande ne fait qu’acte de présence pour les législatives. Si le président se doit d’être au-dessus des partis, il fait pourtant campagne à sa manière, si on lit bien entre les lignes.
D’un point de vue verbal, François Hollande reste discret sur le second tour de dimanche, mais reste cependant très impliqué. Il mène une sorte de « campagne subliminale » comme l’a expliqué Laurent Dubois à Europe 1. François Hollande contrôle tout : sa communication, ses mesures, ses messages, tout est bien rodé dans la machine Hollande, qui se veut surtout : anti-Sarkozy. Il semblerait que François Hollande n’ait pas encore quitté son statut de candidat aux présidentielles et certains poussent même la logique plus loin, en affirmant qu’on a l’impression que l’Elysée accueille toujours Nicolas Sarkozy. Mais alors pourquoi ?
C’est très simple, François Hollande persiste à faire de l’anti-Sarkozy à tout va. Il insiste lourdement sur le côté anti bling-bling et sur sa pseudo normalité. Et le nouveau président joue cette carte de la normalité à fond : en se faisant photographier en train de faire ses courses ou de prendre le train. Les ministres portent désormais le jean comme Cécile Duflot, tandis que Laurent Fabius se déplace en low cost. François Hollande fait son possible pour faire oublier son prédécesseur, mais il s’obstine à se positionner en opposition. Toute la communication de François Hollande est verrouillée et les réseaux sociaux sont à usage limité, contrairement à Nicolas Sarkozy.
Pour jouer à fond la carte de l’anti-Sarkozy, François Hollande prend des mesures hautement symboliques mais sans réel fondement, comme le blocage des loyers, la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire et une hausse du SMIC. Si les petits dossiers et les “mesurettes” sont à la une, les dossiers les plus sensibles restent en revanche au placard.
Si la force de François Hollande c’est justement de faire de l’anti-Sarkozy, cela pourrait être aussi sa faiblesse. A ce jour, le président ne s’est pas encore affirmé en tant que tel. Attendons les législatives pour voir ce qu’il en est vraiment.