François Hollande opposé à François Fillon sur le dialogue social
Mardi, si le président de la République François Hollande a dressé un "bilan contrasté" du dialogue social tenu pendant son mandat, il en appelle néanmoins à son maintien, par opposition au programme du candidat pour la présidentielle François Fillon.
Aurait-il dressé le même constat s’il s’était présenté à sa propre succession ? Mardi, à Paris, le président de la République François Hollande a ainsi reconnu un “bilan contrasté” du dialogue social tenu durant les cinq années de son mandat.
À l’occasion de ses vœux adressés aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi, le chef de l’État a toutefois souligné l’importance du dialogue social. Et d’avoir ciblé, sans nommément le désigner, le candidat à la présidentielle François Fillon souhaitant ainsi gouverner en passant par des ordonnances.
Dialogue social : Hollande évoque le risque d’une brutalité double
Dans des propos rapportés par Le Point, François Hollande a évoqué la peur de se confronter à l’avis du peuple : “Je ne comprends pas que des voix puissent réclamer de mettre un terme au dialogue social […] parce qu’il y aurait la nécessité de prendre par surprise l’opinion publique de crainte qu’elle ne se réveille”.
Et d’avoir ajouté que, selon lui, “le risque, c’est le blocage, que face à la brutalité, il y ait une autre brutalité”. Autrement dit, des ordonnances favoriseraient la gronde citoyenne : “Or nous avons besoin dans un pays comme le nôtre de continuité et de durée”.
“Encore beaucoup à faire pour convaincre”
L’exécutif a néanmoins avoué, concernant le dialogue social observé pendant son quinquennat, que “nous pouvons en faire un bilan contrasté”. Ce qui ne l’empêche pas de plaider en faveur de la méthode en dépit, en plus, de sa relative impopularité : “Je sais qu’il y a encore beaucoup à faire pour convaincre, les uns parce qu’ils pensent que le pouvoir politique peut les protéger ou les servir, d’autres parce qu’ils pensent qu’il n’est plus temps de perdre son temps dans des discussions inutiles”.
Pour François Hollande, “les économies les plus performantes sont celles qui justement associent les salariés aux décisions qui les concernent”.