François Hollande en Turquie : voyage sous tension
François Hollande, en voyage d’état en Turquie jusqu’à ce mardi soir, a encore devant lui plusieurs dossiers à traiter.
Cela faisait 22 ans qu’un président de la République française n’avait pas foulé le sol turc lors d’un voyage d’Etat. C’est dire si les relations franco-turques n’ont pas toujours été au beau fixe. François Hollande, arrivé en Turquie lundi en fin de matinée, en repartira mardi soir après avoir tenté de « dégeler » quelque peu l’atmosphère, et solder autant que possible les années Sarkozy.
L’ancien président, en se montrant très hostile à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, avait provoqué une vive détérioration des relations entre les deux pays pendant sa mandature. Relations également dégradées par ses multiples tentatives pour instaurer une loi visant à réprimer la négation du génocide arménien par l’Empire ottoman en 1915.
Dégeler les relations
Lundi, c’est avec beaucoup de diplomatie que François Hollande a abordé ces deux points en présence du Président turc, Abdullah Gül.
Lors d’une conférence de presse, il a en effet remis la position française sur la question de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, entre les mains du peuple français : « Inutile d’ajouter quelque peur que ce soit, le peuple français sera de toute façon consulté », a-t-il déclaré, alors que, selon le dernier sondage en date, 83% des Français sont contre ce processus d’adhésion.
Sur la question du génocide, Hollande a malgré tout exhorté la Turquie à « faire son travail de mémoire ».
Des accords économiques
Alors qu’en 2013, les entreprises françaises ont conclu près de 15 milliards d’euros de contrats en Turquie, François Hollande espère ainsi relancer les relations commerciales entre les deux pays. Plusieurs patrons sont ainsi du voyage, et une série d’accords de coopération sur les énergies devrait être signée ce mardi.
Cette visite reste néanmoins un voyage sous tension pour le Président. Alors qu’un violent scandale de corruption a récemment éclaboussé le gouvernement turc en place depuis 2002, il pourrait être perçu comme un signe de soutien de François Hollande au Premier ministre Recep Erdogan, très largement contesté pour sa dérive autoritaire.