François Fillon, comme André Malraux, voit le FN comme une gauche
Dans un entretien accordé au JDD, le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon dit percevoir, comme André Malraux en son temps, le Front national comme une gauche.
Dans un timing apparaissant trop parfait pour être perçu telle une coïncidence, François Fillon voit sa candidature à la présidentielle de plus en plus fragilisée depuis quelques jours. Alors que l’on pouvait penser que l’affaire de l’emploi supposément fictif de son épouse Penelope serait suffisante pour alimenter des débats pendant plusieurs semaines, le JDD et Médiapart emboîtent le pas au Canard Enchaîné en révélant que l’ex-Premier ministre aurait perçu sept chèques de 3.000 euros chacun issus d’une cagnotte secrète.
François Fillon a bien abordé, en position de défense, le premier sujet dans un entretien accordé au JDD. L’objectif de la présidentielle aussi, en distribuant des commentaires aux autres candidats. S’il reconnaît et salue “l’authenticité et la sincérité” de Benoît Hamon, il estime que son rival à la primaire socialiste Manuel Valls “n’a rien de financé dans son projet”.
Primaire de la gauche : Fillon plus proche de Hamon ?
Emmanuel Macron, qui vise également à succéder à François Hollande, en prend également pour son grade : “Il dit qu’il est réformateur, il l’est beaucoup moins que moi. Quand j’entends certaines de ses propositions, je me dis qu’il est sûrement très intelligent, mais qu’il ne connaît pas le pays”.
Mélenchon “l’original” et Le Pen “la copie”
Le candidat de la droite pour 2017 a enfin fait référence à un discours d’André Malraux prononcé en décembre 1965, pour des comparaisons qui apparaissent possiblement plus piquantes qu’à l’époque : “Au fond, comme le disait André Malraux il y a un peu plus de cinquante ans […] il y a quatre gauches en France. La première, c’est la gauche pure, dure, rouge. C’est Mélenchon, le Fidel Castro de YouTube. La deuxième, c’est la gauche socialiste; c’est l’équipage des naufragés du Titanic hollandais qui viennent de s’entredévorer sur le radeau de la Méduse de la primaire.”
Et François Fillon de poursuivre : “La gauche numéro 3, c’est Macron : il fait croire qu’il est neuf, en réalité, c’est lui qui a fait le programme de Hollande. Toute l’équipe gouvernementale de Hollande est en train de le rejoindre. Macron, c’est le sortant, c’est l’héritier, c’est Hollande […] La gauche numéro 4, c’est le FN : sortie de l’euro, retraite à 60 ans, augmentation du salaire minimum, recrutement illimité de fonctionnaires… L’original, c’est Mélenchon; la copie, c’est Marine Le Pen.”