En France, près d’une personne radicalisée sur quatre est une femme
Le ministère de l'Intérieur rapporte que l'appel au Djihad touche aussi les femmes.
Les cas d’Hasna Aitboulahcen sont loin d’être isolés. Selon un rapport du ministère de l’Intérieur, un quart des personnes radicalisées en France sont des femmes. Pour accompagner les familles touchées par ces radicalisations, le Caffes (Centre national d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire) situé à Lille, propose un soutien psychologique.
Une association dont Lydie, une enseignante de 56 ans a dû faire appel l’année dernière. Sa fille unique, est partie pour Raqqa en Syrie, après avoir rencontré un allemand converti et radicalisé. Baptisée et ayant fait sa communion, la jeune fille était auparavant connue pour ses talents de violonistes et ses activités sportives. C’est pendant ses études à Lille qu’elle qu’elle s’intéresse à l’Islam et rencontre un allemand radicalisé avec lequel elle se marie sans prévenir ses parents.
“Ma fille était un mur”
Depuis son départ en Syrie en 2014, Lydie n’a pas de nouvelles de sa fille. “Ca n’arrive pas que dans les familles où les enfants sont délinquants ou désœuvrés” prévient-elle. “J’ai compris que je n’avais pas à culpabiliser. Ce n’est pas une honte. En tant que parent, on se demande ce qu’on aurait pu faire…Pourquoi notre enfant a changé comme ça ? Pourquoi est-il dans une dérive sectaire et qu’on est impuissant face à lui ? On avait beau dire à ma fille tout ce que l’on voulait, on n’y arrivait pas. C’était un mur”, dit cette femme qui se rend dans des collèges de la métropole pour sensibiliser les plus jeunes.
En deux mois, le comportement peut complètement changer
Un avis partagé par Mme Delporte, 66ans qui a passé une grande partie de sa vie à la lutte contre les sectes, dont sa fille avait été victime. “Au début, l’adolescent commence à parler de ce qui se passe au Moyen-Orient, disant que la guerre est due à nous. Puis le discours devient plus haineux et on assiste à un changement de comportement, on ne regarde plus la télé, on ne va plus aux fêtes ou l’on refuse d’aller voir grand-mère. Ensuite, on retire les photos, on change d’habits et on ne mange plus certaines choses qu’on adorait avant (…) En à peine deux mois, tout le comportement de l’adolescent peut complètement changer”, conclut-elle.