La flore intestinale déséquilibrée par un régime trop gras
L'Institut Pasteur, avec l'Inserm, démontre que la flore intestinale est impactée par un régime alimentaire trop gras. L'intestin grêle doit alors se réorganiser.
Assez peu d’études ont été menées au sujet du lien entre alimentation riche en graisses et l’équilibre de l’intestin. Pour les chercheurs de l’Inserm et de l’Institut Pasteur, il s’agissait de “voir, de façon précoce, comment se comportaient les bactéries intestinales face à un régime riche en gras. Et rapidement, nous avons concentré nos recherches sur l’intestin grêle car c’est là que nous avons observé les variations les plus flagrantes”.
L’intestin grêle subit d’importantes modifications
Des souris ont prêté leur concours à cette étude menée par Philippe Sansonetti. Un groupe d’entre elles étaient alimentée normalement quand d’autres avaient un régime composé à 70% de lipides, des graisses alimentaires.
Le résultat ? Thierry Pédron, ingénieur dans l’unité de Pathogénie microbienne moléculaire (Institut Pasteur/Inserm), résume : “Un mois seulement après le début de ce nouveau régime riche en graisse, nous avons constaté des changements dans la composition du microbiote. Certaines espèces bactériennes proliféraient tandis que d’autres diminuaient, l’espèce Candidatus arthromitus ayant même complément disparu”.
Des bactéries nichées là où elles ne devraient pas être
Et Thierry Pédron d’ajouter : “Par ailleurs, et de façon totalement inédite, nous avons observé une concentration massive des bactéries entre les villosités de l’épithélium intestinal. Des mesures complémentaires ont également permis de mettre en évidence une augmentation de la perméabilité de l’intestin grêle”.
En d’autres termes, la flore intestinale se transforme sous l’effet des lipides, mais elle se réorganise aussi. Les souris, après avoir été à nouveau normalement nourries, ont retrouvé un équilibre de leur microbiote après quatre semaines.