Florange : un accord sous le signe de la méfiance
Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault a mis fin, hier soir, à plus de 10 jours de tractations entre le gouvernement et ArcelorMittal, avec l’annonce de la signature d’un accord. Le groupe sidérurgique s’engage à investir 180 millions d’euros sur cinq ans et à ne pas faire de plan social. Pas d'euphorie, la méfiance est de mise du côté de Florange (Moselle).
Dans le dossier Florange, Matignon a abordé toutes les solutions durant 10 jours de discussions parfois mouvementées. De la nationalisation à la vente complète des hauts fourneaux on arrive finalement à un accord avec l’homme d’affaires indien Lakshmi Mittal, pour un nouvel investissement sur cinq ans. Un retournement inespéré qui laisse surtout s’installer la méfiance.
Pour Frédéric Souillot, secrétaire fédéral de FO Métaux, la satisfaction est de mise : «A priori la déclaration du Premier ministre nous convient puisque on n’a pas de plan social, on va refaire fonctionner les hauts fourneaux avec Ulcos et ArcelorMittal va verser 180 millions d’euros » mais pas question de tomber dans l’euphorie : « mais j’espère que ce n’est pas de la poudre aux yeux». Du côté de l’UMP, Jean-François Copé trouve très inquiétants « les multiples revirements du gouvernement ».
Les manifestations de joie qui aurait pu ressortir d’une telle annonce sur le renouveau d’un site qui regroupe 2700 emplois, et dont 629 étaient menacés par l’éventuelle fermeture, n’ont pas eu lieu. Lionel Burriello, représentant du collectif jeunes de la CGT à Florange ne mâche pas ses mots : «C’est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine. Rien que le mot accord avec ArcelorMittal ça me donne envie de pleurer, on a l’impression de vivre un Gandrange 2». L’Elysée promet de rester vigilant : « Les moyens de pression ne disparaissent pas avec l’annonce ».