Festival d’Annecy : “Disney a pourri le marché de l’animation” pour Laguionie
À l'occasion de l'édition 2016 du Festival d'Annecy, le réalisateur français Jean-François Laguionie déplore que Disney ait, à son sens, "pourri le marché de l'animation" de par son monopole de l'exploitation.
Déjà distingué en 1965 au Festival d’Annecy pour son court-métrage La demoiselle et le violoncelle, le réalisateur français Jean-François Laguionie est de nouveau du rendez-vous pour son édition 2016. L’occasion non seulement pour l’assistance de découvrir son cinquième long-métrage d’animation Louise en hiver, mais également une exposition consacrée à l’œuvre de l’homme aujourd’hui âgé de 76 ans.
L’accueil du public réservé à Louise en hiver, une peinture animée mêlant la 2D et la 3D, semble déjà représenter pour le réalisateur une sensible récompense : “C’était la première fois que je le montrais à un vrai public”. Et d’ajouter avoir eu l’occasion de porter un nouveau regard sur sa carrière de par la place lui ayant été accordée par le festival : “Je ne pensais pas avoir accompli autant de travail : sans doute parce que je l’ai fait par passion. Redécouvrir tout cela m’a causé un choc. J’avais oublié beaucoup de choses.”
Laguionie : le marché de l’animation “pourri” par le monopole de Disney
Dans des propos relatés par 20minutes.fr, Jean-François Laguionie se désole d’un marché du long-métrage d’animation où Disney apparaît comme le seul acteur d’ampleur, lui qui souhaitait que La Planète sauvage de René Laloux, daté de 1973, ouvre la voie à des dessins animés matures : “On a vraiment cru que cette histoire allait tout changer en abordant des sujets sérieux par le biais du dessin animé puis on a déchanté. Très vite, Disney a pourri le marché de l’animation en monopolisant l’exploitation.”
“Les gens ne savent jamais dans quelle case me placer”
Une situation que l’homme derrière Le Château des singes ne pense toutefois pas immuable : “Mais les choses évoluent lentement dans le bon sens. Même si je ne suis plus là pour le voir, l’animation exigeante a de beaux jours devant elle”. Et ce bien qu’il reconnaisse la catégorisation peu évidente de son propre travail, ce qui ne l’empêche toutefois pas d’être (grandement) apprécié : “Les gens ne savent jamais dans quelle case me placer ce qui rend parfois le financement de mes œuvres compliqué”.