Fausse agression à Aubervilliers : l’instituteur relaxé
L'instituteur d'Aubervilliers jugé pour avoir inventé une agression par un membre présumé de Daesh a été relaxé vendredi par le tribunal correctionnel de Bobigny.
À la mi-décembre, l’instituteur d’une école maternelle d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) avait déclaré s’être fait agresser par un homme vêtu d’une cagoule, de gants et d’une combinaison blanche. Une attaque qui était, selon ses dires, survenue en début de matinée alors qu’il préparait sa classe.
Toujours d’après l’enseignant, l’individu en blanc l’aurait poignardé “par derrière” au cou et au flanc en usant d’un cutter, et de lui avoir également prononcé ces mots : “C’est Daesh, ça ne fait que commencer, c’est un avertissement.” Avant que son supposé agresseur ne prenne subitement la fuite après avoir entendu son vibreur.
Aubervilliers : relaxe de l’instituteur qui avait inventé son agression par un membre présumé de Daesh
L’instituteur âgé de 45 ans avouera pourtant le jour même avoir monté cette histoire de toutes pièces. Le 14 décembre dernier à 19h00, il était placé en garde à vue. Jugé pour dénonciation de crime imaginaire par le tribunal correctionnel de Bobigny, ce dernier a prononcé vendredi sa relaxe en raison de vices de procédure, comme le rapporte Le Figaro.
Les policiers avaient interrogé l’enseignant sous morphine
La justice a notamment procédé à l’annulation des procès verbaux d’audition, l’instituteur ayant ainsi été entendu par les policiers alors qu’il se trouvait à l’hôpital sous morphine. Des conditions qui ont finalement conduit à l’invalidation de la procédure. On rappellera que la garde à vue de l’enseignant n’aura duré que quelques heures, deux expertises médicales ayant en effet estimé son état incompatible avec une telle mesure du fait de l’altération de son discernement. Le quadragénaire avait d’abord justifié son acte par une volonté de dénoncer les mesures de sécurité de l’établissement, qu’il jugeait insuffisantes. Sera ensuite émise l’hypothèse de son désir d’échapper à une inspection de l’Éducation nationale qui était censée avoir lieu deux jours après l’agression. On ignore malgré tout si, en dépit de sa relaxe, la hiérarchie de l’instituteur autorisera ce dernier à reprendre son activité au sein de l’école maternelle.