Euthanasie : la famille de Vincent Lambert divisée sur sa fin de vie
Un homme est dans le coma depuis 5 ans après un accident de moto. Une partie de sa famille souhaite arrêter les soins, ses parents s'y opposent.
Depuis un accident de moto survenu il y a 5 ans, Vincent Lambert est dans un état végétatif et hospitalisé au CHU de Reims. L’homme de 37 ans ne peut plus bouger, parler ou s’alimenter. le Docteur Eric Kariger, le responsable des soins palliatifs de l’hôpital explique “depuis le début de l’année, Vincent a multiplié les comportements d’opposition aux soins, faisant suspecter un refus de vivre.”
Le 10 avril dernier, en accord avec l’épouse du patient, les médecins ont arrêté d’alimenter et d’hydrater Vincent Lambert. Pour les médecins, poursuivre les soins est une “obstination déraisonnable”. Cette euthanasie passive a été soutenue par six frères et soeurs du patient.
Les parents du patient s’opposent à la fin des soins
Les parents de Vincent Lambert et deux autres frères et soeurs se sont opposés à la décision du CHU et ont fait appel au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. La Justice a demandé au CHU de reprendre l’alimentation du patient. “La justice ne remet pas en cause le fond de la décision prise par l’équipe médicale pour ce patient. Mais le fait qu’elle n’ait pas été discutée avec l’ensemble des membres de la famille”, explique l’observatoire nationale de la fin de vie.
L’équipe médicale admet avoir tardé à “informer précisément” la “maman de Vincent”.
Une famille divisée
Mais l’équipe médicale aurait des difficultés à trouver un accord de tous les membres de la famille de Vincent Lambert. “Le consensus ne pourra jamais être obtenu […] Il faut vraiment se recentrer sur la volonté de mon frère de partir, qui est pour l’instant piétinée par quatre membres de la famille qui ont des convictions très tranchées, religieuses et idéologiques”, a déclaré une sœur du patient. “Il a exprimé des souhaits de partir qui doivent être écoutés.”
“Je suis catholique pratiquante mais je suis mère avant tout et je n’ai pas besoin de convictions religieuses pour porter secours à mon fils”, explique de son côté la maman de Vincent.