Europe : interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans ?
La nouvelle législation européenne sur la protection des données personnelles pourra, si elle est confirmée en 2016, permettre aux Etats de fixer l'âge plancher en-dessous duquel l'usage des réseaux sociaux sera prohibé.
Quatre années après le début de leurs réflexions, Parlement, Commissions et Conseil européens sont tombés d’accord sur la nouvelle législation européenne liée à la protection des données personnelles. Encore deux étapes (une adoption par le Conseil et un vote au Parlement au début de l’année) et le texte sera définitivement adopté.
Si globalement, le texte vise à garantir un meilleur contrôle de ces données par les citoyens, il est une disposition qui vise particulièrement l’usage des réseaux sociaux par les adolescents.
Réseaux sociaux : chaque Etat pourrait fixer un âge minimum
Cet âge, il devrait être compris “entre 13 et 16 ans”, a précisé le rapporteur allemand Jan-Philipp Albrecht, et ce sans l’accord des parents avant l’ouverture d’un compte sur de tels réseaux. “Malheureusement, les États membres n’ont pas pu se mettre d’accord pour fixer une limite d’âge à 13 ans pour le consentement parental à l’utilisation de réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram”, ajoute-t-il. Ce seuil était souhaité par le Parlement, mais plusieurs Etats n’avaient pas suivi.
Cet âge n’a pas été choisi au hasard, il correspond en effet à un seuil admis par une partie des plus grands noms, tels Facebook ou Snapchat. Ici, l’Europe souhaite ainsi que l’exploitation des données des plus jeunes soit la plus restreinte possible. Dans ce sens, e-mails, mais aussi blogs sont concernés.
Les premières critiques s’élèvent déjà
Le Figaro relaie les propos de Justine Atlan, directrice de l’association e-enfance : “Cette disposition est contraire aux usages que l’on observe. Les adolescents sont sur Facebook déjà avant 13 ans, et généralement avec l’approbation de leurs parents. Elle ajoute : “Une personne de 16 ans a déjà une vie numérique autonome. Il partage sa vie quotidienne sur les réseaux sociaux. Au mieux, les adolescents mentiront sur leur date de naissance pour s’inscrire quand même à Facebook. Au pire, ils migreront vers des sites moins connus et qu’on ne pourra pas contrôler”.
De plus, comment être certain du consentement des parents ? “Les principaux sites américains ont déjà évacué la question aux États-Unis en interdisant leurs services aux moins de 13 ans, évitant ainsi cette obligation de consentement.Je ne vois pas comment ils pourront respecter la loi européenne, si elle leur impose un consentement des parents jusqu’à 16 ans !”, conclut Mme Atlan.