Eurockéennes 2014 : on fait le bilan
Voilà, les Eurockéennes 2014 sont finies. C'est déjà l'heure de faire le bilan de cette édition.
Cette 26ème édition des Eurockéennes de Belfort aura été celle d’un nouveau record en terme de fréquentation. Avec les 3 journées complètes, dont celles du vendredi et du samedi longtemps à l’avance, ce sont 102.000 festivaliers qui se sont rassemblés au bord de l’étang de Malsaucy pour 3 jours de musique.
Les organisateurs ont remarqué un “effet Stromae”. La programmation du chanteur belge a permis à la journée du jeudi d’être complète très tôt avant l’ouverture du festival. Stromae a également diversifié le profil type du festival. Pour cette soirée, le public était composé d’habitués des Eurockéennes, mais aussi de plus jeunes et des personnes plus âgées qui voulaient découvrir le phénomène de l’année sur scène.
Les intermittents au coeur du festival
Mais les Eurockéennes se sont aussi près 2.000 personnes qui travaillent avant et pendant le festival. Il y a bien sûr des bénévoles, mais aussi des intermittents. Les organisateurs des Eurockéennes ont décidé d’intégrer leurs revendications au coeur du festival. Ensemble, ils ont écrit une lettre ouverte au gouvernement pour dénoncer la nouvelle convention assurance-chômage qui menace la profession. Vendredi matin, avant l’ouverture du festival, les intermittents ont majoritairement voté contre la grève assurant la bonne tenue du festival. Régulièrement, ils sont venus après des concerts sur les différentes scènes, habillés d’un T-shirt noir portant un grand X blanc, expliquer au public attentifs leurs revendications.
Les meilleurs shows des Eurocks
Stromae était LA tête de cette édition. Après le succès retentissant de son dernier album, le chanteur belge était très attendu à Belfort. Même la pluie et la Grande Scène transformée en champ de boue n’auront pas empêché les fans et curieux de venir. Il a une nouvelle fois montré son talent de showman, avec une prestation parfaitement maîtrisée et scénarisée. Peut-être trop ? Car son concert est identique d’une date à l’autre.
C’est peu dire que la sulfureuse M.I.A était attendue côté Green Room, sur les coups de 0h45. Emmenée par des danseurs survoltés et une mise en scène d’inspiration indienne, l’anglaise a parfaitement réalisé ce qu’on attendait d’elle : un show atomique, très (trop ?) porté sur des basses puissantes qui malheureusement masquaient le pouvoir de son flow. M.I.A clôturera son set avec son tube Paper Planes, repris par une foule heureuse d’avoir pu voir l’artiste hip-hop féminine la plus inspirée des années 2000.
Les révélations des Eurockéennes
De cette édition 2014 des Eurockéennes, on retiendra 2 magnifiques révélations. Vendredi, la découverte de la journée a été Reignwolf. Le groupe a fait le show sur scène et l’énergie du chanteur/guitariste, Jordan Cook, est communicative. Reignwolf, c’est comme si le grunge de Nirvana rencontrait la virtuosité de Jimy Hendrix et ça vaut vraiment le détour.
Les Jurassiens de Catfish ont ouvert la journée de dimanche avec un set de 45 minutes. Il faisait chaud et leur rock teinté de blues a donné à La Plage des Eurocks des allures de marais aux abords du Mississippi. A la fin, le public en voulait encore : “c’est trop bien, mais trop court !” pouvait-on entendre dans la foule.
Mais aussi des déceptions
Les Black Keys étaient les têtes d’affiche de la journée du dimanche.Programmés sur la Grande Scène après Robert Plant and The Sensational Space Shifters, les Américains étaient très attendus par le public. Mais leur concert aura été finalement à l’image de leur dernier album : décevant. La faute à un enchaînement beaucoup trop long entre chaque chanson. Du coup, l’énergie retombe à chaque fois, dans le public comme sur la scène. Pourtant Dan Auerbach aura gratifié les Eurocks de très jolis solos de guitare. Mais la prestation globale aura finalement un goût de trop peu.