Étudiant tué par un schizophrène : le psychiatre condamné, l’hôpital relaxé
Mercredi après-midi, le tribunal correctionnel de Grenoble a condamné un psychiatre à 18 mois de prison avec sursis pour avoir permis à un patient schizophrène de s'enfuir de l'hôpital où il séjournait pour aller tuer un passant.
Le jugement de cette affaire, qui remonte à novembre 2008, a finalement été rendu mercredi après-midi. Depuis le mardi 8 novembre dernier au tribunal correctionnel de Grenoble étaient ainsi jugés un psychiatre et un centre psychiatrique d’Isère. Un professionnel de santé à la retraite et un établissement hospitalier soupçonnés d’avoir été indirectement impliqués dans le meurtre d’un étudiant par un patient schizophrène.
Le malade en question, vraisemblablement âgé d’une quarantaine d’années au moment des faits, avait été autorisé à évoluer dans le parc de l’hôpital sans aller au-delà de ses limites. Le mois dernier, nous avions précisé que ce patient se promenait dans cet espace sans surveillance.
Homicide involontaire reconnu pour le psychiatre d’un schizophrène
Le quadragénaire s’était alors enfui du parc pour prendre le bus jusqu’à Grenoble, environ dix kilomètres plus loin. Après avoir acheté un couteau dans une quincaillerie, il en aura fait usage sur un passant apparemment choisi au hasard. Poignardé à l’abdomen, cet étudiant de 26 ans n’aura pas survécu à ses blessures.
À l’ouverture du procès, la famille du jeune homme avait déclaré ne souhaiter “de la prison à personne” mais qu’elle se battait “pour que ça ne recommence plus”. C’est pourtant ce type de peine dont vient d’écoper le psychiatre qui suivait le patient schizophrène. Il a ainsi été reconnu coupable d’homicide involontaire et condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis, comme le relate Le Dauphiné Libéré. Son principal tort apparaît celui d’avoir permis au malade de se promener librement dans le parc hospitalier sans examen préalable.
18 mois de prison avec sursis
Quant au centre psychiatrique à qui il était reproché de n’avoir pas mis en œuvre des mesures à même d’empêcher l’évasion du patient meurtrier, il a pour sa part été relaxé. À noter qu’il s’agit de la première fois en France où un praticien hospitalier est condamné au pénal.