Ethiopie : le premier observatoire d’Afrique de l’Est ouvre ses yeux
Il est ultra-moderne, mais c'est aussi le premier observatoire spatial d'Afrique de l'Est. Il est situé dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, et vient confirmer les ambitions spatiales du pays.
Il est le premier observatoire astronomique d’Afrique de l’Est. Il trône sur la capitale de l’Ethiopie, Addis Abeba, plus exactement au sommet du mont Entoto. Avec ses deux télescopes flambant neufs, et surtout ultra-modernes, ce pays de la corne de l’Afrique entend bien montrer au monde ses ambitions spatiales.
Deux télescopes pour donner une autre image du pays
Abinet Ezra, en charge de l’association Société éthiopienne des Sciences de l’espace, explique à l’AFP : “Sciences et technologies sont indispensables au développement d’un pays. Notre priorité est d’inciter les jeunes générations à s’engager dans les voies scientifiques”.
Mais la mise en service de l’observatoire ne s’est pas faite du jour au lendemain, loin s’en faut. Quand l’idée a germé dans l’esprit des passionnés en 2004, le président de l’époque Meles Zenawi ne leur accordait que trop peu de crédit. Selon lui, un tel objet d’étude, tout aussi important qu’il fût, était considéré comme un luxe, comme l’explique Solomon Belay, le tout premier directeur du site : “Les gens nous prenaient pour des fous. Le gouvernement était focalisé sur la sécurité alimentaire, pas sur la création d’un programme spatial. Nous, nous pensions au contraire qu’être pauvre ne devait pas être un obstacle”.
Quid du programme spatial éthiopien ?
Dès lors, quelle est l’ambition de l’Ethiopie au niveau spatial ? “Les sciences et l’ingénierie sont indispensables pour passer d?une agriculture traditionnelle à une agriculture industrielle”, explique Mr Belay. C’est un homme d’affaires éthio-saoudien qui est à l’origine du financement de l’observatoire. S’il est pour l’instant un symbole, il pourrait accélérer la création d’une Agence spatiale propre au pays.
Et si d’ici à la fin de l’année en cours, une fusée va être testée, avec une altitude de 30 kilomètres, l’Ethiopie se montre plus intéressée par le lancement d’un satellite d’observation. Kelali Adhana, directeur de l’Union astronomique pour l’Afrique de l’Est, précise : “Nous utilisons la technologie spatiale tous les jours, pour nos téléphones portables, pour les prévisions météo. Ces technologies sont fondamentales. On ne peut plus attendre, sinon nous risquons de rester dans la pauvreté”.