Etats-Unis : Twitter lirait-il les messages privés ?
En Californie, une action de groupe est intentée contre Twitter, que l'on accuse de lire les messages privés. La plainte n'a pas encore été saisie.
L’oiseau bleu aurait-il de grandes oreilles ? Toujours est-il qu’en Californie, une action de groupe a été intentée hier contre Twitter. Le réseau social est accusé d’interférer dans les messages privés de ses utilisateurs. La plainte a été déposée devant la cour fédérale de San Francisco.
Twitter “intercepte, lit et modifie” les messages privés
Techniquement, l’affaire est aisée à comprendre. Quand un utilisateur envoie un message comportant un lien hypertexte à un autre utilisateur, il est modifié par Twitter, qui le change en un lien commençant par t.co/XXXXXXXXXX, sans que les internautes ne s’en aperçoivent. Ce dernier indique au site destinataire que la visite provient bien du réseau social.
Donc, d’après le groupe de plaignants, cela signifie que la plateforme de micro-blogging “intercepte, lit et modifie systématiquement les messages privés sans que les utilisateurs le sachent ou y consentent”. Par conséquent, les lois fédérales concernant la vie privée seraient ainsi enfreintes.
Twitter juge ces accusations “sans fondement”
Selon les personnes à l’origine de ce dépôt de plainte, ce procédé de modification de liens serait le moyen pour la société de bénéficier de taris publicitaires plus intéressants, en démontrant l’importance du trafic qu’elle génère. En outre, les plaignants affirment qu’en s’immisçant dans les messages privés, Twitter a l’occasion de mieux connaître ses abonnés, et ainsi à l’avenir leur suggérer des publicités de mieux en mieux ciblées.
La société a réagi rapidement : “Nous considérons que ces accusations sont sans fondement et nous avons l’intention de les combattre”. Un combat qui pourrait être de courte durée, car comme Le Figaro le souligne, “Un juge pourrait considérer que l’algorithme qui remplace les liens classiques par des liens ‘t.co’ sont équivalents à un correcteur d’orthographe ou au système d’hébergement des photos qui sont publiés sur le réseau social”. Quoi qu’il en soit, le Texan à l’origine de la plainte, Wilford Raney, se dit confiant quant à la suite réservée à sa plainte.