États-Unis : un ex-militant des “Black Panthers” voit sa libération reportée
Albert Woodfox, ex-militant des "Black Panthers" détenu depuis maintenant 43 ans, a vu sa libération retardée jusqu'à ce que la justice américaine en décide autrement.
Le lundi 8 juin dernier, la libération d’Albert Woodfox, ancien militant des “Black Panthers” emprisonné à l’isolement depuis 43 ans, était prononcée. Le lendemain, le Parquet fera toutefois appel de cette décision, et vendredi, la Cour d’appel fédérale a tranché : la libération du détenu sera finalement retardée jusqu’à la tenue d’un nouveau procès.
Albert Woodfox, désormais âgé de 68 ans, avait été emprisonné en 1972 à la suite d’une émeute au pénitencier d’Angola (Louisiane, États-Unis) durant laquelle un gardien avait été tué. Le Monde avec AFP précise pourtant que sa condamnation avait été “cassée” deux fois, sans compter que le détenu n’a cessé de clamer son innocence.
Ex-militant des “Black Panthers” : un nouveau procès “ne peut plus être fiable”
Mais si nouveau procès il devait y avoir, sa valeur serait négligeable selon les avocats du détenu. Ceux-ci ont en effet déclaré, par voie de communiqué : “Avec tous les témoins clés aujourd’hui décédés, un nouveau procès ne peut plus être fiable.” En ajoutant que rien ne justifie qu’“un vieil homme à la santé défaillante” soit emprisonné à l’isolement. Et ce bien que les responsables de la prison le considèrent toujours comme “trop dangereux” pour être libéré.
La veuve du gardien demande à ce que le dossier soit clos
Le détenu peut en tout cas compter sur l’apparent soutien de la veuve du gardien décédé en 1972. Dans un communiqué publié jeudi, elle demande ainsi à la Louisiane qu’elle “cesse de se comporter comme s’il y avait des preuves” accablant Albert Woodfox. Elle a également prié la Cour d’appel fédérale de désapprouver la demande d’un nouveau procès : “Le juge a déjà dit que c’était terminé. Il faut que ça se termine, pour nous tous.” Aux États-Unis, environ 80 000 prisonniers sont concernés par une détention à l’isolement, où le détenu se trouve la majeure partie du temps seul dans une cellule étroite.