Etat Islamique : tout savoir sur le groupe terroriste qui inquiète le monde
Retour en quelques points sur le groupe djihadiste qui fait trembler la planète : Etat Islamique.
Ils seraient plus de 20 000 combattants rassemblés sous cette étiquette en Irak et en Syrie. Apparue en 2006 sous le nom d’Etat Islamique en Irak, puis, d’Etat Islamique en Irak et au Levant, l’organisation se considère depuis lors comme le véritable Etat d’Irak. A sa création, elle regroupait six mouvements de la guérilla irakienne, Al-Qaïda en Irak en étant le principal. En 8 ans d’existence, le groupe djihadiste s’est rendu responsable d’environ 1.400 attentats en Irak.
A partir de 2013, l’EIIL intervient dans la guerre civile syrienne. De nombreux combattants du Front al-Nosra (groupe djihadiste affilié à Al-Qaïda et plus grand groupe rebelle actif dans la guerre civile) ont dès lors rejoint ce mouvement, jusqu’à en faire le plus important. Initialement, l’EIIL jouissait d’une certaine popularité en Syrie, notamment grâce à l’aide alimentaire apportée à la population. Mais, en se montrant très vite ultra-violent, il s’est rapidement attiré l’hostilité des autres mouvements rebelles engagés qui combattent contre le régime d’al-Assad. Aujourd’hui, ces derniers, en plus d’être en guerre contre les forces loyalistes syriennes, sont ainsi également en guerre contre l’Etat Islamique.
Proclamation d’un Etat
Le 29 juin 2014, l’EIIL, devenu EI, s’autoproclame comme un Etat indépendant à cheval sur la Syrie et l’Irak, et y réinstaure un califat. Il n’a jamais été reconnu en tant que tel, ni par la Communauté Internationale, ni par aucun autre Etat.
L’Etat Islamique prône un régime basé sur l’application stricte des lois de la Charia. Son chef, proclamé “calife”, Abou Bakr al-Baghadi, appelle depuis lors tous les Musulmans à lui prêter allégeance.
Sur l’actuel territoire qu’il contrôle, et notamment à Mossoul, ville du nord de l’Irak, ses opposants sont menacés d’ “homicide, de crucifixion et d’amputation”. Alcool et tabac sont interdits, ainsi que les manifestations publiques. Les femmes ne peuvent quant à elles sortir qu’en présence d’un membre de leur famille, et vêtues d’un niqab.
Une politique discriminatoire envers les minorités chrétiennes, juives, yézidies, turkmènes et kurdes est également mise en place, ces dernières subissant les pires exactions.
Objectifs des djihadistes
Le mouvement sunnite entend avancer jusqu’à Bagdad, en s’appuyant notamment sur l’opposition -armée- au gouvernement à dominance chiite. Il bénéficie également du soutien d’ex-officiers de Saddam Hussein, et de groupes salafistes de la région.
Des villes chrétiennes ont ainsi été assiégées, et les minorités kurdes du nord, persécutées, voire, littéralement écrasées, sont contraintes à l’exil. L’éventualité d’une partition du pays a d’ailleurs été plusieurs fois évoquée par des spécialistes de la région et des mouvements terroristes.
L’EI se fixe également comme objectif d’asseoir son autorité sur les djihadistes du monde entier.
Ennemis et alliés
L’EI ne bénéficie du soutien d’aucun Etat. Initialement lié à l’Etat Islamique, Al-Qaïda a officialisé en février 2014 sa rupture avec l’organisation, lui demandant de quitter la Syrie. Les deux groupes opèrent ainsi de façon séparée, et se font la guerre en Syrie.
Depuis la mi-septembre en revanche, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), appelle à une alliance entre groupes djihadistes pour contrer l’intervention occidentale en Irak. L’une des factions d’AQMI, Jund al-Khilafa, qui opère en Algérie, s’est ainsi rendue coupable cette semaine de l’enlèvement et de la décapitation du Français Hervé Gourdel, en signe d’allégeance à l’EI, et de protestation contre les frappes françaises en Irak.
Méthode et financement
Le groupe djihadiste se finance aujourd’hui principalement par le pétrole en présence sur le territoire qu’il contrôle -d’où les frappes de la coalition sur différents puits de la région- et surtout par ses prises d’otages, qui peuvent se monnayer plusieurs dizaines de millions d’euros.
Dans une moindre mesure, l’EI bénéficie également de certains dons provenant d’habitants des pays du Golfe, qui soutiennent les sunnites face aux chiites et aux athées.
Les prises d’otages, et le sort réservé à ces derniers -la décapitation, entre autre-, est l’une des méthodes instaurées par l’Etat Islamique pour semer la terreur, et tenter de soumettre l’Occident.
L’organisation utilise internet afin de donner à voir ses actions et exactions par voie de textes, photos et vidéos. Les réseaux sociaux sont également un excellent moyen pour eux pour recruter de nouveaux combattants, notamment étrangers.
Outre les prises d’otages, c’est justement ces combattants étrangers partis faire le djihad sous l’égide de l’Etat Islamique que les gouvernements comme la France redoutent le plus. Certains, à l’image de Mehdi Nemmouche, fomentent en effet des attentats ou tueries une fois revenus sur leur territoire qu’ils avaient quitté.