“Etat d’alerte” au Pakistan après un attentat à la frontière avec l’Inde
Au lendemain d'un attentat qui a fait au moins 57 morts au Pakistan, la sécurité des grandes villes est renforcée.
Dimanche, un poste de douane à la frontière indo-pakistanaise a été la cible d’un attentat-suicide dont le dernier bilan s’élève à 57 morts et 120 blessés. Tous les jours, de chaque côté de la frontière, Indiens et Pakistanais se massent en nombre pour marquer avec force musique et petits défilés militaires, la rivalité qui oppose les deux puissances nucléaires.
A Wagah précisément, et dans une province que les violences préservent habituellement, “un kamikaze n’a pas réussi à pénétrer le dispositif de sécurité de la frontière, il s’est donc fait exploser juste à la sortie du poste-frontière lorsque les gens quittaient les lieux”, a déclaré le chef des Rangers de la région du Pendjab.
Attentat à Wagah : les Taliban pakistanais soupçonnés
Nawaz Khan, 26 ans, a raconté à l’AFP : “Après la parade, je ramenais des enfants de la famille et j’ai vu un jeune garçon foncer sur l’entrée principale, les Rangers ont tenté de l’arrêter, mais il y a eu une énorme explosion et mon frère a été soufflé sous mes yeux. Il y avait des cris d’effroi et une odeur de corps brulés”. L’acte a été revendiqué par différents groupes de Taliban pakistanais. Cette attaque pourrait trouver son origine dans des représailles faisant suite à des opérations militaires contre les fiefs des insurgés situés le long de la frontière afghane.
Dès aujourd’hui, la sécurité est renforcée dans les grandes villes pakistanaises. En ce moment ont lieu les célébrations de l’Achoura, fête religieuse majeure pour la minorité chiite pakistanaise, qui représente 20% de la population,et cible régulière des groupes armés sunnites islamistes.