Estonie – Russie : deux espions échangés à la frontière
Samedi et sur l'initiative de la Russie, deux espions russe et estonien ont été échangés à la frontière entre leurs pays respectifs.
Eston Kohver, agent du contre-espionnage estonien, avait été arrêté en septembre 2014 dans le nord-ouest de la Russie, non loin de la frontière estonienne. Selon les dires des services secrets russes (FSB), l’homme détenait alors un pistolet, des munitions, 5.000 euros de même qu’un “équipement spécial pour des enregistrements illégaux” et du “matériel apparemment destiné à une mission d’espionnage“.
Le 16 août dernier, l’agent sera reconnu coupable d’espionnage, de contrebande, de possession illicite d’armes et de passage illégal de la frontière à neuf reprises, et écopera d’une peine de quinze ans de camp à régime sévère. L’arrestation d’Aleksei Dressen, agent de la KaPo (police secrète d’Estonie), était quant à elle intervenue en 2012 alors qu’il s’apprêtait, avec son épouse, à embarquer à bord d’un avion pour rejoindre Moscou.
Échange d’espions à la frontière entre la Russie et l’Estonie : quatre hommes sur un pont
On reprochait à Aleksei Dressen d’avoir procédé à la récolte illégale d’informations confidentielles, et ce avec la participation de sa femme. Il aura finalement été condamné à une peine de seize ans d’emprisonnement pour avoir servi d’espion au profit de Moscou. Et l’on apprend par nos confrères de Libération que ces deux espions ont été échangés samedi à la frontière russo-estonienne. En ajoutant qu’Eston Kohver était escorté par un membre des forces de sécurité russes, et Aleksei Dressen, par un agent. Des accompagnateurs dont l’identité n’a pas été divulguée à la télévision russe en raison de visages floutés.
Eston Kohver : “Je suis heureux d’être de retour à la maison”
Dans un état de santé visiblement correct, Eston Kohver a laissé entendre quelques mots de satisfaction auprès de la presse réunie à Tallinn : “Je suis heureux d’être de retour à la maison.” Il en a profité pour saluer les forces de l’ordre estoniennes, lesquelles ont contribué à sa libération. La réjouissance a également été de mise au sommet de l’État estonien. Le président Toomas Hendrik Ilves a ainsi décrit un agent “solide et loyal”, et la ministre des Affaires étrangères Marina Kaljurand d’indiquer que son “retour à la maison est une bonne nouvelle pour l’Estonie et pour toute l’Europe”.