Espérance de vie : pourquoi elle plafonne
L'homme a-t'il atteint les limites de son espérance de vie ? C'est ce que laisse entendre une récente étude de recherche biomédicale.
Selon une étude de L’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes), relayée par la revue américaine Journal of Gerontology, l’espérance de vie de l’humanité a atteint son plafond.
L’Irmes a étudié 1205 grands centenaires dans le monde morts entre 1899 et 2013, et 19012 sportifs ayant concouru aux Jeux olympiques depuis 1899, et décédés avant 2013. Ce que les scientifiques ont observé, ce sont deux âges plafond : 115 ans pour les super-centenaires, et 85 pour les athlètes. Pour les chercheurs, ces conclusions donnent du poids à l’idée que la vie a bien dans ses gènes une notion de durée limitée.
Pour la directrice de la recherche Juliana Antero-Jacquemin, ces âges limites peuvent porter à croire “qu’il existe une barrière physiologique en voie d’être atteinte, à la croisée des interactions entre un patrimoine génétique constant et un environnement qui se dégrade”. Et une bonne hygiène de vie n’y changerait rien.
Espérance de vie : l’immortalité n’est pas pour maintenant
Ainsi, si la durée de vie n’a cessé d’augmenter au cours de ces dernières centaines d’années, l’immortalité reste un fantasme inaccessible à court terme. Car la progression de la durée de vie est en ralentissement ces dernières années. Pour les grands doyens, “la progression de la longévité stagne depuis 1997”.
Toujours selon les chercheurs, la cause de cette stagnation est à chercher sur un plan génétique. Juliana Antero-Jacquemin explique : “L’homme n’a pas eu encore le temps de moduler ses gènes pour vivre plus longtemps. Car l’être humain n’a pas de justificatif biologique pour vivre plus longtemps”.
Mais cette barrière psychologique n’est pas la seule à expliquer ce ralentissement. L’environnement a sa part : baisse des ressources naturelles, sédentarité et obésité, maladies infectieuses qui explosent, tout concourt à ce que nos gènes ne parviennent pas à s’adapter.