Espagne : Madrid envoie le président catalan devant la justice
Artur Mas, le président catalan a comparu hier devant le tribunal de Barcelone pour désobéissance civile, un acte qu'il assume pleinement. Il dénonce par ailleurs un procès politique.
Madrid craint énormément le processus de demande d’indépendance que souhaitent lancer les indépendantistes catalans suite à leur large victoire aux élections régionales. Une indépendance qui priverait l’Espagne de sa région la plus riche et dont Madrid ne veut pas entendre parler. Dans un geste particulièrement discutable, le gouvernement espagnol a récemment envoyé les principaux dirigeants indépendantistes devant la justice pour “désobéissance civile” pour avoir organisé l’an passé une simple consultation sur l’avenir de la Catalogne sans valeur légale.
Un président catalan qui défie l’Etat espagnol
Artur Mas s’est présenté hier devant les magistrats du tribunal de justice de la Catalogne à Barcelone et a multiplié les arrogances envers le gouvernement. Accompagné jusqu’aux portes du tribunal par plusieurs milliers de sympathisants, il a refusé de répondre aux questions du parquet, évoquant la “liberté idéologique” et “la liberté d’expression” pour l’organisation de consultation populaire.
Il a assumé et revendiqué l’organisation de la consultation, dénonçant un procès purement politique. A sa sortie du tribunal, il s’est arrêté sur les marches du palais, entouré de son exécutif, des membres du parlement régional et de ses sympathisants pour entonner, en guise de défi, l’Hymne catalan.
“Inacceptable” selon le chef du gouvernement espagnol
Mariano Rajoy, le chef du gouvernement a pour sa part jugé “inacceptable” la manifestation, estimant qu’il s’agissait de “menaces”. C’est un véritable bras de fer auxquels participent Barcelone et Madrid au sujet de l’indépendance de la Catalogne.
Une majorité de catalans étant favorables à l’indépendance. C’est sans compter sur Madrid qui refuse d’en entendre parler et de voir partir le poumon économique et la région la plus riche d’Espagne. D’autres responsables catalans avaient eux-aussi été traduits devant la justice cette semaine, signe que Madrid entend museler les chefs de file catalans et empêcher la sécession que les catalans souhaitent au plus tard en 2017.