Erreur médicale : 11 millions d’euros pour un adolescent handicapé
La Cour d'Appel d'Aix-en-Provence a accordé une indemnisation de 11 millions d'euros à un jeune handicapé, à la suite d'une erreur médicale.
C’est une indemnisation record qui a été accordée lundi à une famille, dans le cadre de la reconnaissance d’une erreur médicale. Comme l’indique BFMTV, la cour d’appel d’Aix en Provence a accordé hier 11 millions d’euros à une famille dont le fils est lourdement handicapé.
Cette décision intervient deux ans après la condamnation du médecin qui avait accouché la mère il y a quatorze ans. En avril 2011, la même juridiction avait condamné le professionnel de santé à 10 000 euros d’amende pour blessures involontaires et altération de preuves. Son pourvoi en cassation avait été rejeté en 2012.
Le bébé en détresse respiratoire
L’affaire avait commencé en 2000, alors que la mère du jeune garçon handicapé se trouve à la fin de sa grossesse. Son bébé est en bonne santé, et elle s’apprête à accoucher normalement. Mais en juillet 2000, alors qu’elle se trouve à la maternité pour donner naissance à son enfant, des difficultés se présentent et l’obstétricien tarde à lancer une césarienne, alors que le bébé est mal positionné, privé d’oxygène et en situation de détresse respiratoire durant plusieurs heures.
Le praticien tente une extraction de l’enfant par les voies naturelles durant plusieurs heures, avant de se résoudre à une césarienne qui arrive trop tard. On présente alors à la jeune maman un bébé qui n’a poussé aucun cri, et “un peu mou“, comme elle l’a elle-même expliqué à la presse.
La justice ordonne la prise en charge à vie
Et pour cause, le petit garçon est d’ores et déjà handicapé à 100 %, et souffre d’une forme grave d’infirmité motrice et cérébrale. Il ne peut pas marcher et est alimenté par une sonde. Les parents ont expliqué, comme le rapporte le site d’infirmation, avoir longtemps attendu les regrets sincères du médecin fautif, qui n’ont jamais été exprimés.
L’indemnisation permettra aux parents d’élever leur fils correctement, et de résoudre la question de sa prise en charge lorsqu’ils seront décédés. Le tribunal a ordonné le versement chaque mois d’une somme d’argent fixe qui permettra de payer les infirmiers, les aides à domicile et les auxiliaires de vie, les moniteurs éducateurs, les éducateurs sportifs qui entoureront le jeune garçon 24 heures sur 24 jusqu’à la fin de sa vie.