Entretiens d’embauche : une étude les juge inutiles
Un chercheur américain estime que les entretiens d'embauche n'ont aucun intérêt puisque l'on juge sur un rendez-vous la performance d'un candidat sur le long terme.
Globalement considérés essentiels par les chefs d’entreprise souhaitant gonfler leurs rangs, les entretiens d’embauche ne revêtiraient finalement qu’un intérêt tout relatif. C’est ce qu’a en tout cas indiqué Richard Nisbett, professeur de psychologie sociale et co-directeur du programme Culture et Cognition de l’Université du Michigan (États-Unis), au quotidien britannique The Guardian.
Dans sa tribune, le chercheur commence par décrire le scénario d’un joueur de football considéré comme prometteur mais que l’émissaire d’une équipe décide d’abandonner après avoir vu un seul entraînement de sa part. Et M. Nisbett d’ajouter que l’on observe la même démarche dans un milieu plus bureaucratique.
Emploi : l’entretien d’embauche, “dépourvu de tout intérêt” pour un chercheur américain
“La plupart des gens voient cela comme une décision, disons, raisonnable. Mais ça ne l’est pas. D’innombrables études montrent à quel point un entretien non structuré de 30 minutes est pratiquement dépourvu de tout intérêt quand il s’agit de prédire la performance d’un candidat sur le long terme, quels que soient les critères qui ont été examinés. Vous avez à peine plus de chances de choisir le meilleur de deux candidats après un entretien de 30 minutes qu’en jouant à pile ou face.” Pour le chercheur, “dans ces deux cas, les prédictions basées sur des références […] donnent une chance de 65-75% de choisir le meilleur des deux”.
Un “protocole d’entrevue” avec un professionnel pour de meilleurs résultats ?
Richard Nisbett conclut son article par la marche à suivre que devraient, selon lui, emprunter les recruteurs : “Ma recommandation est de ne pas se livrer à un entretien sauf s’il va être question de développer un protocole d’entrevue, avec l’assistance d’un professionnel, basé sur l’analyse minutieuse de ce que vous recherchez chez un candidat à un poste. Et de poser alors exactement les mêmes questions à chaque candidat. Ce genre de protocole est plus compliqué à mettre en place que ce que l’on pourrait penser. Mais ça peut vraiment payer.”