Enfermement des fichés S : l’opposition de Marine Le Pen
Vendredi soir, la présidente du Front national Marine Le Pen s'est dite opposée à la proposition d'enfermer préventivement les personnes faisant l'objet d'une fiche S, estimant qu'il s'agirait là d'une mesure "contraire à nos lois" ainsi qu'à "notre Constitution".
Alors que des doutes plus ou moins lourds planent quant à l’efficacité de l’état d’urgence suite aux attentats de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray, l’opposition ne manque pas de faire entendre sa voix pour soit dénoncer l’action du gouvernement, soit proposer une réponse à la menace terroriste, ou soit les deux.
Vendredi soir sur France 2, la leader du Front national (FN) Marine Le Pen a sans surprise égratigné l’équipe autour de François Hollande : “Ce gouvernement n’a eu de cesse depuis des mois que d’essayer de se trouver des excuses, d’auto-justifier en quelque sorte son incapacité à répondre au problème gigantesque auquel la France est confrontée, qui est l’attaque de notre pays par une idéologie totalitaire qui est le fondamentalisme islamiste.”
Marine Le Pen : l’enfermement des fichés S serait “contraire à nos lois”
Comme peine à appliquer auprès de Français condamnés pour acte terroriste, Mme Le Pen plaide pour “la politique de l’indignité nationale, qui est une sorte de prison juridique qui les empêchera de faire le moindre pas sans qu’une sorte de tuteur ne surveille ce qu’ils font”. En appelant de même à “l’expulsion immédiate” de tous les étrangers, terroristes ou “simplement soupçonnés d’avoir un lien quelconque avec le terrorisme”, et ce par “une mesure administrative”.
Quant à la proposition évoquée, notamment du côté de la droite, de l’enfermement préventif des fichés S, la leader du FN estime qu’il serait question ici d’“une mesure qui est contraire à nos lois, [… ]à notre Constitution”.
Un article du Code pénal à appliquer aux djihadistes
Ce qui ne l’empêche cependant pas de demander, à l’instar du député Les Républicains (LR) de Paris François Fillon, à ce que les djihadistes soient concernés par l’application de l’article 411-4 du Code pénal, lequel stipule que “le fait d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France, est puni de trente ans de détention criminelle et de 450.000 euros d’amende”.