En Grèce, une révolution nommée carte bancaire
Dans un pays à l'économie épuisée, où règne presque sans partage l'argent liquide, ce sont des centaines de milliers de cartes bancaires qui ont été émises depuis depuis la fin juin. Explications.
Fermeture temporaire des banques, effondrement des cours des actions de celles-ci, quasi-omniprésence de l’argent liquide dans la société, un marché noir valant 25% de l’économie… en Grèce, jusqu’ici, le “cash” faisait figure de roi. Mais depuis toutes les restrictions annoncées ou mises en place, la carte bancaire fait un retour, ou plutôt une arrivée, tonitruante en Grèce.
115 fois moins de transactions par carte bancaire en Grèce qu’en France
La Grèce fait figure de parent pauvre, au sein de l’Union européenne, en termes de transactions bancaires. D’après les chiffres de la Banque centrale européenne, il s’en est effectué 77,69 millions en Grèce en 2013, contre près de 9 milliards en France la même année.
C’est avant tout la limitation de l’argent liquide disponible auprès des distributeurs automatiques d’argent (420 euros) qui pousse ainsi les Grecs à s’équiper en cartes bancaire. Selon Bloomberg, près d’un million d’entre elles ont été émises depuis le 29 juin et la fermeture des banques grecques. Comme le montant des paiements par carte ne sont pas soumis à un quelconque plafond à l’intérieur du pays, les transactions par ce moyen ont explosé de 135% en juillet.
Une économie parallèle moins forte
Autre conséquence les commerçants qui ne voyaient avant le début de l’été pas vraiment l’utilité de s’équiper terminaux de paiement (ceux-ci ne représentaient que 6% du total des règlements), commencent à le faire.
Mais à l’échelle de l’économie du pays, cette explosion des cartes bancaires est une bonne nouvelle : l’argent liquide ayant moins de poids, c’est tout l’univers du marché noir qui s’en trouve affaibli, assainissant ainsi l’économie et créant plus de rentrées via l’impôt. Un nouveau cercle vertueux, en quelque sorte. Mais avant la mise en place pérenne d’un tel avenir économique, il conviendrait dans un premier temps que tout le système bancaire soit à nouveau à flots. Et c’est une toute autre histoire, le plan d’aide définitif à Athènes n’étant pas encore signé.