Emmanuel Macron appelle à une réforme de l’ISF
Estimant que la forme actuelle de l'impôt de la solidarité sur la fortune est un frein pour un "investissement productif" en France, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron appelle à sa réforme.
Jeudi, à l’occasion d’un colloque sur la croissance organisé par l’Institut Montaigne et le McKinsey Global Institute, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron a signifié qu’à son sens, une réforme de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) était nécessaire afin de permettre un “investissement productif” notable en France.
Dans des propos rapportés par Le Figaro, M. Macron a notamment estimé qu’“aujourd’hui, l’ISF pose un problème pour celles et ceux qui voudraient investir et aider” dans l’Hexagone. Et d’avoir approfondi sa réflexion : “En France, on a beaucoup plus protégé le capital dormant que le capital productif. C’est à dire qu’on favorise beaucoup plus des véhicules [NDLR : des placements] qui sont ceux d’épargnants passifs, plutôt que celles et ceux qui décident d’investir”.
ISF : un frein pour un “investissement productif” selon Macron
Le ministre a ajouté que “l’ISF englobe des catégories d’actifs qui n’ont pas grand chose à voir ensemble”. Pour lui, il n’apparaît pas pertinent de “prendre dans l’ISF la même base pour tous les actifs”, en appelant au passage à s’intéresser à un certain type d’économie : “Quand on regarde ce que font les économies qui ont l’investissement productif chevillé au corps, elles ont une taxation qui est beaucoup plus large, parfois beaucoup plus dure sur l’immobilier. Et elles ont une taxation beaucoup plus faible sur le capital productif”.
Supprimer l’impôt, “ça ne va pas plaire à tout le monde”
Emmanuel Macron considère toutefois qu’il rencontrerait une adhésion toute relative au projet de supprimer l’ISF : “Si on arrive devant les gens dans le contexte politique et social qu’on connaît en leur disant ‘j’ai une bonne idée, ce matin, on va supprimer ou réformer l’ISF’ […] à mon avis ça ne va pas plaire à tout le monde”. Voilà pourquoi le ministre appelle plutôt à une réforme de l’impôt, lui qui, en avril dernier, était apparu moins modéré sur le sujet.